Vert rose et rouge
Et c'est le vert justement ou plutôt les Verts qui posent
problème au couple Elysée Matignon et à la majorité tout entière. En décidant
de voter non au traité budgétaire européen, le parlement d'Europe Ecologie-Les
Verts a ouvert une crise dont on ne va pas tarder à savoir si elle est
seulement idéologique ou si elle prend une dimension politique.
En tout cas, c'est bien la cacophonie. On se pince un peu
quand on entend le sénateur vert Jean-Vincent Placé non seulement revendiquer
le "niet" au Traité européen (ce qui est bien son droit), mais
soutenir en même temps le maintien des deux ministres écolos et surtout
pronostiquer que le gouvernement ne va pas réussir à rester dans les clous des
3% de déficit. Et on se gratte quand on entend le grand ancien, Daniel
Cohn-Bendit annoncer que décidément, il en a marre du mouvement écologique tel
qu'il est aujourd'hui, c'est à dire "cynique", "incohérent" et "dramatiquement nul" . Cohn-Bendit qui
dans la foulée se met en congé du mouvement.
Bref, chez les verts, on chasse le naturel et au galop, il
revient. Le choix consistant à voter contre le Traité européen et en même temps
peut-être pour le projet de budget, relève effectivement d'un funambulisme
politicien d'un autre siècle.
Au mois de mai 1936, les communistes avaient inventé le "soutien sans participation" au premier gouvernement de Léon Blum.
Trois-quarts de siècle plus tard, les verts pratiquent "la participation
sans soutien" au premier gouvernement Ayrault. L'histoire ne se répète
pas. Elle bafouille.
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