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Un monde à l'endroit et à l'envers

A première vue, on aurait tort de s’étonner de la plainte pour assassinat que le père de Mohamed Merah, s’apprête à déposer en France contre les policiers du RAID qui ont tué son fils, le massacreur de Toulouse et Montauban.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

On aurait tort, car c’est un grand classique de la façon dont se
terminent les affaires criminelles dans un état de droit. Et dans nos bonnes
vieilles démocraties occidentales
respectueuses des droits de l’homme il y a très peu de choses qui séparent le "monde
à l’endroit" du "monde à l’envers".

Le monde à l’endroit c’est quand les policiers du RAID
mettent fin comme ils peuvent à la sanglante cavale d’un assassin d’enfants et
de soldats qui refuse de se laisser prendre vivant malgré trente heures de
négociations.

Le monde à l’endroit c’est quand d’autres policiers du RAID,
en 93 mettent fin à la pire de toutes les prises d’otages jamais commises en
France, celle d’une école maternelle à Neuilly en tirant deux balles dans la
tête du forcené qui s’appelait Erick Schmitt et se faisait appeler "human
bomb".

Le monde à l’endroit c’est quand les flics de Broussard en
79 mettent fin à l’équipée sauvage de "l’ennemi public n°1 en
logeant 18 balles dans le corps de jacques Mesrine.

Le monde à l’envers c’est quand la famille de Mesrine porte
plainte pour assassinat contre la police. Quand 14 ans après la famille d’human
bomb fait pareil, et quand, 33 ans après, le père de Mohamed Merah s’apprête à
faire pareil.

C’est leur droit dans un état de droit. Il faut se féliciter
que les forces de l’ordre ne soient pas au dessus des lois et qu’on puisse
enquêter sur leur façon d’enquêter. Mais on peut aussi trouver insupportable ou
méprisable cette manie qu’on a en France de toujours transformer les policiers
en coupables et les assassins en victimes. 
   

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