Trop de commémorations, tue la...
D'abord quelle drôle d'idée de célébrer le début d'une
guerre atroce plutôt que sa fin. Mais il est vrai dans ce cas qu'il eut fallu
attendre 2018 et que M. Hollande n'est pas assuré d'être toujours là. N'empêche
qu'on se demande ce qui se passerait si on faisait pareil pour la guerre de
quarante. Ca reviendrait à commémorer le premier septembre 39, date à laquelle
la soldatesque nazie a envahi la Pologne et ce serait d'un goût très
discutable.
Discutables également sont les arguments développés ici et
là dans les médias par des dizaines d'historiens pour nous convaincre des
similitudes existant pour les Français entre 1914 et 2013. Notamment les
notions d'effort, de mobilisation et de patriotisme. L'autre semaine, dans un
discours solennel, que même la droite a trouvé bon, le président Hollande a
expliqué que commémorer c'était "renouveler le patriotisme" et
appelé les Français à faire bloc pour gagner les batailles économiques.
De bien belles paroles mais aussi pas mal de culot car si on
compare la lutte pour l'emploi aux tranchées de Verdun, il va falloir rendre
hommage à Pétain, faire obligatoirement un parallèle assez osé entre les
casques à pointe d'il y a cent ans et l'impérialisme économique d'Angela Merkel
et faire croire aux bonnets rouges bretons qu'ils devraient rentrer dans le
rang car ce sont aussi des pantalons rouges que portaient les premiers poilus.
Bref, tout cela relève l'anachronisme politique que ceux qui
nous gouvernent, quels qu'ils soient utilisent toujours quand ca va mal. On se
souvient de l'obsession de Guy Moquet ou du Vercors développée par Sarkozy.
Quand le pouvoir se sert du passé pour faire oublier le présent c'est qu'il n'a
pas une grosse confiance dans l'avenir.
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