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Triple A et triple 0

A première vue, dans certaines communes françaises, la chasse est ouverte. On veut parler de la chasse aux pauvres. Depuis lundi, la troisième ville de France, Marseille, dont le maire M. Gaudin se vante d’être un humaniste, mais ou, il est vrai, depuis des lustres la criminalité et la délinquance battent des records, Marseille donc a interdit la mendicité. Le texte municipal vise en particulier les actes de sollicitation et de quête, la tranquillité et la commodité du passage. Il concerne tout le centre ville, le Stade Vélodrome, la gare Saint Charles et le Vieux Port.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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A Marseille, « peuchère » (c’est le cas de le dire), Pagnol doit se retourner dans sa tombe. Mais il y a mieux ou pire. A Nogent-sur-Marne, depuis le 16 septembre, c’est le « glanage » qui est interdit par voie d’arrêté municipal. Le glanage c’est l’action de fouiller dans les poubelles. Et c’est désormais interdit à Nogent. Les contrevenants s’exposent à une amende de 38 euros et les récidivistes à une arrestation. D’après la municipalité, le glanage sur la voie publique posait un triple problème sanitaire, d’esthétique urbaine et de sécurité et il convenait de préserver le centre ville, jonché de détritus.

Interrogé à la télévision sur le caractère anti-pauvre de cette initiative, le maire, Jean Paul Martin explique que ce texte « ne vise pas plus les pauvres que les autres mais s’attaque à l’incivisme ». Nous voici rassurés. A Nogent-sur-Marne, si un riche fait les poubelles il sera également poursuivi. C’est beau l’égalité des droits.

Au moment ou les « indignés » manifestent partout dans le monde, alors que de nouvelles mesures de rigueur nous pendent au nez si la croissance ne suit pas, tandis que la majorité conteste, à l’euro près, le chiffrage du projet socialiste et pendant que la vielle dame la plus riche de l’hexagone est placée sous tutelle, bref, quand l’actualité nationale et internationale ne parle que d’argent, il y aurait peut être mieux à faire que de chasser le pauvre sur les trottoirs de nos cités.

Ce n’est pas parce que le pays s’angoisse de perdre son triple A qu’il faut traiter comme des triple zéros ceux qui sont dans le 36ème dessous.

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