On va regretter 2011
Ce n’est quand même pas tous les jours qu’une sorte de
sympathique épidémie décime les pires dictateurs de la planète. On les a vus
tomber comme des mouches. Par K.-O vasculaire comme le Nord Coréen Kim Jung Il.
Par K.-O technique comme le Tunisien Ben Ali, l’Egyptien Moubarak et l’Ivoirien
Gbagbo. Ou carrément par lynchage bestial et télévisé comme le Libyen Kadhafi.
Ce n’est pas tous les jours qu’on entend un prix Nobel de la
paix, Barack Obama déclarer fièrement "justice est faite" sur une
dépouille encore chaude, celle de Ben Laden.
Pas tous les jours qu’un caprice de la nature nommé tsunami
s’attaque à une fière invention humaine nommée centrale nucléaire et déclenche
tous azimuts un vent de panique atomique aussi compréhensible qu’irrationnelle.
Pas tous les jours que le bon peuple peut savourer
successivement deux mariages du siècle, à Londres et Monaco, puis une naissance
à l’Elysée.
Pas tous les jours que ceux qui nous gouvernent laissent
apparaitre aussi clairement leurs contradictions, quand ils nous disent d’abord
que la perte du "triple A" serait un désastre, puis, réflexion
faite, que ca ne serait pas si grave que ca.
Pas tous les jours non plus qu’un petit coup vite fait, mal
fait dans une chambre d’hôtel, neuf minutes plus la douche, provoque la chute
d’un des hommes les plus puissants du monde.
Beaucoup de vanités, d’ambitions et de réputations n’auront
pas survécu à 2011. Une bien belle année comme les journalistes aimeraient en
voir plus souvent.
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