Nos amis les Allemands
La fameuse poignée de mains entre François Mitterrand et Helmut Kohl à
Douaumont près de Verdun. C'était aussi un 22 septembre, en 1984. Une bien
belle photo comme on aimerait en voir plus souvent. Même si ce cliché désormais
jauni exagère beaucoup la qualité de nos rapports avec nos cousins les
germains.
On se souvient aussi des larmes de Giscard en 94 quand les
soldats allemands de l'Eurocorps ont défilé sur les Champs Elysées pour le 14
juillet. On ajoutera que si Sarkozy s'entendait très bien avec Angela Merkel,
ce n'est pas le cas de François Hollande. En fait, de part et d'autre du Rhin
c'est un statut d'ennemi héréditaire qui régit dans nos subconscients les
rapports franco allemands.
Dans un excellent livre le journaliste Georges Valance,
ancien de France Inter, date du XIXe siècle et de la montée des nationalismes la
rivalité entre les deux peuples. Napoléon n'a pas arrangé les choses pas plus
que l'agressivité prussienne. Le XXe siècle encore pire évidement avec
Adolf Hitler. Dans les années trente, les germanophiles étaient les
pacifistes. Tous les autres Français, et notamment ceux de droite étaient
gagnés par une germanophobie qui existe toujours aujourd'hui, alimentée par la
crise économique, une certaine jalousie devant un peuple qui fabrique de plus
belles voitures, fait grève moins souvent et fait preuve d'une remarquable
discipline sociale.
Certes on n'explique plus aux petits Français que les
Allemands naissent avec un casque à pointe sur la tête mais les termes de
boches de schleus et de fritz n'ont pas disparu du vocabulaire de tous les
jours et si l'on voulait résumer le grand malentendu qui toujours
subsistera entre nos deux peuples on peut citer Winston Churchill :
"En Allemagne tout est interdit sauf ce qui est permis ; en France tout est permis même ce qui est
interdit ".
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