Nadine et Eva
Selon Nadine Morano, ouvrons les guillemets car elle va
encore dire que les journalistes déforment ses propos, "le problème
d’image d’Eva Joly ne vient pas que de son accent, c’est aussi physique".
C’est dit. Ca ne vole pas très haut. C’est de la rase motte absolue. On connaît
des humoristes qui ont été virés pour à peu près ca. Et on n’ose pas imaginer
ce que de tels propos auraient provoqué s’ils avaient été prononcés par un
homme.
Mais, bon, elle est comme ca, Nadine Morano. Elle vit avec
son temps. Elle est en phase avec son époque. Elle pratique la "buzz
attitude". Elle inonde Twitter de formules vipérines ou tous ses
adversaires sont massacrés, y compris l’orthographe. Elle est tellement "cash", "trash" et pour tout dire elle apparait tellement sincère et
spontanée là ou d’autres sont formatés et langues de bois que son personnage de "madame sans gène" du XXIe siècle est devenu culte.
L’ennui, c’est qu’elle navigue assez régulièrement aux
frontières de la vulgarité et qu’on ne sait plus très bien si elle fait partie
de la sphère politique ou du monde de l’"entertainment" ce que
souligne fort bien sa marionnette aux Guignols de canal+.
En fait, le problème de Mme Morano est celui de son utilité
pour la majorité. Elle est à l’évidence l’un des soutiens les plus actifs du
président sortant. Mais si on comprend assez facilement à quel dessein doctrinal
ou tactique servent par exemple Eric Besson ou Claude Guéant, on situe moins
bien la contribution idéologique que Nadine Morano peut apporter à l’Elysée.
Car, comme dirait l’autre, "tous les soutiens ne se valent pas".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.