Le manège enchanté de la droite
Ceux qui ont aimé
la grande primaire socialiste ont adoré la petite primaire à droite. On s'est
assez diverti des vacheries balancées par Aubry sur Hollande pour ne pas
apprécier les amabilités échangées par Fillon et Copé engagés dans la
périlleuse entreprise de captation de l'héritage sarkozyste sous les yeux de Nicolas.
Et voilà donc la droite dure contre la droite molle, tout comme
on avait eu la gauche molle contre la gauche dure. Et vu les dérives verbales de
ces derniers jours, il paraît évident que le maire de Meaux apprécie autant
l'ancien Premier ministre que la maire de Lille supportait l'actuel chef de
l'Etat.
Fillon reproche à Copé de tenir un discours "clivant". C'est le mot chic et branché pour qualifier un diviseur.
Et Copé reproche à Fillon de rester politiquement correct. Le terme chic et
branché pour qualifier un timoré. Et on a donc cet étrange contraste entre un
François Fillon que ses discours mesurés font définitivement ressembler à
Droopy qui répète sans cesse "You know what ? I'm
happy !". Et un Jean-François Copé dont les histoires de pain au chocolat
ou les appels à manifester font irrésistiblement penser au Zébulon, le petit
personnage pour enfants monté sur ressorts et répétant sans cesse "tournicoti,
tounicoton".
Les plus anciens s'en souviennent. C'était au milieu des
années soixante et Zébulon était le personnage culte de l'émission de télé pour
enfants Le Manège Enchanté . Charles de Gaulle était Président. La
guerre des droites n'avait pas encore commencé. Elle bat son plein depuis les
années Giscard. On la regarde aussi à la télé. C'est encore un manège. Mais il
n'a rien d'enchanté.
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