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La faute à Sarko

A première vue, quand c'est fini, ça recommence et on entend de nouveau, et presque à tous propos, une phrase courte mille fois rabâchée : "c'est la faute à Sarko".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Parmi les observateurs politiques que
l'ancien Président qualifiait méchamment de "commentateurs", il y
en a désormais qui prétendent que la crise à l'UMP n'est pas dûe à telle ou
telle fraude électorale. Ni à une méchante querelle d'égos. Ni même à une vraie
fracture idéologique entre les moralistes et les décomplexés de la droite
républicaine. Non, selon eux, la crise à l'UMP serait "la faute à Sarko".

Fillon le mauvais perdant n'y serait pour rien, non plus que
Copé le mal élu, ni même Juppé l'improbable casque bleu. En revanche, les
mauvaises habitudes prises sous Sarkozy, la culture du chef tout puissant et
incritiquable, le culte de la personnalité cultivé par l'ancien hyper Président
expliqueraient la chute de la maison UMP comme le cumulonimbus déclenche la
pluie.

Alors franchement et quoi que l'on pense, au passé au
présent ou à l'avenir, de Nicolas Sarkozy, il ne faudrait quand même pas trop
charger la mule. Surtout que le nouveau pouvoir socialiste (c'est de bonne
guerre) a déjà une sacrée tendance à tout mettre sur le dos du précédent sur le
thème du : "ce n'est pas nous, c'est lui".

Au train ou ca va, après la perte du triple A, les plans
sociaux, le chômage, la crise chez Arcelor, le blocage des institutions
européennes, la montée des communautarismes et tout le toutim, on va finir par
lui reprocher aussi les couacs du gouvernement Hollande, les pantalonnades sur
le mariage homo, les meurtres en série à Marseille, la criminalité en Corse ou
les brutalités en milieu scolaire. Et pendant qu'on y est pourquoi pas le
réchauffement climatique et les accidents de la route ?

Tout ca, "c'est la faute à Sarko". Et c'est l'une des
lois fondamentales du management : on succède toujours à des incapables
avant d'être soi-même remplacé par des incompétents.       

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