L'absence de Chirac
En 1978, un méchant
accident de voiture l’avait cloué au lit. Cette année, c’est un méchant "cordon
sanitaire" qui le tient éloigné du Parc des expositions de la porte de
Versailles où il prenait jadis tant de plaisir à flatter les bestiaux et les
éleveurs dans le sens du poil. Chirac privé de sortie par son entourage
précisément pour l’empêcher de faire une fâcheuse sortie du style "je
vais voter pour Hollande ", comme il l’avait baragouiné l’an dernier.
Privé de sortie
comme un gamin est privé de plein air parce qu’officiellement il souffre
toujours d’anosognosie, ce fameux trouble neuropsychologique qui lui avait
permis de ne pas assister à son propre procès. Bref parce qu’il n’a plus toute
sa tête.
Bien sûr, le forfait
du grand corrézien au salon de l’agriculture n’est qu’un épiphénomène. Même s’il
reste l’un des (sinon le) personnage politique préféré des Français en cette
période particulièrement anxiogène, le combat politique se déroule sans lui. A
des années lumières de ce qu’il pouvait représenter.
Mine de rien,
l’absence de Chirac au "cul des vaches", c’est le faire-part de décès de la
chiraquie, le permis d’inhumer d’une certaine droite aujourd’hui éparpillée et
démodée. Mais quand on voit Villepin batailler seul contre les moulins à vent,
quand on voit Juppé et Baroin faire de la résistance pour une majorité qui leur
ressemble si peu, quand on voit Michèle Alliot-Marie faire tapisserie dans les
meetings du président-candidat, on n’est pas sur que ce soit lui le plus à
plaindre.
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