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Journalisme et neutralité

A première vue, la vie privée de la journaliste Audrey Pulvar ne nous intéresse absolument pas. Mais après tout, c'est elle qui l'a successivement déballée en s'affichant au bras d'Arnaud Montebourg pendant deux ans, puis remballée dimanche soir en annonçant la rupture du couple par texto à l'AFP.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un simple SMS donc, augmenté
d'une longue interview au magasine GQ. Interview réalisée avant la séparation
mais suffisamment prémonitoire pour devenir, elle, fort intéressante.

Alors, que dit Madame
Pulvar ? Que sa relation avec l'actuel ministre du Redressement productif l'avait
chassée de l'audiovisuel public ? Que dit Madame Pulvar ? "Qu'elle
a considéré à un moment qu'être la compagne d'Arnaud Montebourg l'empêchait de
faire son métier de journaliste neutre
".

"Journaliste
neutre". Il y a là comme un pléonasme. Car la neutralité est bien la
moindre des qualités qu'on puisse attendre d'un journaliste sauf s'il exerce
dans un média ou journal d'opinion dont la couleur est clairement affichée.

Neutralité,
impartialité, indépendance et surtout absence de conflits d'intérêts, rupture
du cordon ombilical d'avec les puissants que l'on côtoie de près ou de loin
dans l'exercice de son métier...tels sont, effectivement, les ingrédients
déontologiques minimums qu'on attend d'un journaliste, surtout quand il exerce
dans l'audiovisuel.

Il est un peu
surprenant qu'Audrey Pulvar ait mis aussi longtemps à le comprendre. Sauf à
penser que sa soudaine lucidité fait partie d'un plan média mettant en musique
concomitamment sa vie privée et sa vie publique. On appelle cela le
"storytelling". Un truc de com que partagent les politiques et les
journalistes. Quelquefois brillamment. Le plus souvent maladroitement.    

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