Ils tapent sur le système et ça leur fait du bien...
Sous-entendu, mieux traités que les autres. Un
peu comme dans le Top 14 de rugby, les deux clubs de tête, Toulouse et Clermont,
sont soupçonnés d’être favorisés par
l’arbitrage. Là aussi, les clubs moins riches, moins brillants et moins performants
accusent le "système" de leur faire de l’ombre.
Bref, le "système"
serait une sorte d’apartheid qui creuserait une inégalité supplémentaire entre
les nantis et les va-nu-pieds. En sport comme en politique. Et en politique,
comme qui dirait, "les caves se rebiffent". Chacun y va de son
couplet polémique contre ce que les politologues appellent "le vote utile"
ou encore la bipolarisation.
Du haut de son 1%
aux sondages, Dominique de Villepin accuse "les attrape-couillons"
que seraient devenus Messieurs Hollande et Sarkozy. Dans une formule légèrement plus
sophistiquée, François Bayrou dénonce "la Sarkhollande", ce nouveau
pays légal dont les deux gros se partageraient le gâteau médiatique. Marine Le
Pen n’en pense pas moins, qui se moque des "frères siamois
de l’UMPS".
Bref, le "système"
est attaqué de toutes parts. Ce n’est pas nouveau. C’est même la rançon d’une élection
au suffrage universel. Ce qui est plus inattendu et même franchement
extravagant, c’est de voir et d’entendre le candidat le plus hostile au système
venir à la télévision l’appeler au secours. Image proprement surréaliste,
l’autre soir sur France 2, Marine Le Pen suppliant le système de lui accorder
les 48 parrainages qui lui manquent pour présenter sa candidature. Comment peut-on
assumer une telle contradiction ? Comment peut-on implorer ce qu’on
dénonce ? A défaut de réponse politique, ça ferait un excellent sujet de
philosophie.
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