Etienne et Nicolas
Dans l’audiovisuel radio télé, le principe s’appelle
pluralisme. Malgré la supposée vigilance du CSA, ou le chronomètre tient lieu
de saint Graal, il faudrait être bouché pour ne pas voir que certaines chaines
roulent à droite et d’autres à gauche, mais bon c’est la vie et on peut
toujours zapper.
Sur internet, la loi de la jungle ou se côtoient le pain
quotidien de la médiocrité, de l’à peu près, des rumeurs et des insultes, mais
aussi (et plus souvent qu’on ne croit) des enquêtes, des blogs ou des billets
d’humeur d’une réelle qualité, et qui sont peut être annonciateurs de ce que
sera la presse de demain.
Enfin, la presse écrite, dernier vestige avoué de ce qu’on
appelait jadis "la presse d’opinion". Si dans les urnes, le combat
des chefs semble devoir confronter Sarkozy à Hollande, dans les quotidiens il
oppose Le Figaro à Libé . Deux journaux engagés. Militants. Qui annoncent la
couleur. Et deux patrons de presse, Mougeotte et Demorand, que tout semble
opposer. L’âge, le style, les idées. Mais qui dans le fond sortent du même
moule.
Le boss du Figaro, Etienne Mougeotte qui passe pour un vieux
réac fut jadis l’un des plus brillants piliers d’Europe 1, ou son journal du
soir, moderne et iconoclaste, faisait merveille. De même, le patron
opérationnel de Libé, Nicolas Demorand, fraichement reconverti en éditorialiste
de choc a brillé pendant trois saisons aux commandes de la matinale de France
Inter. Et si Nicolas trimballe fièrement son bagage intellectuel acquis à Normale
Sup, Etienne, lui s’est buriné les neurones à Sciences Po. Bref, méfions nous
des idées reçues. Mougeotte et Demorand ne votent pas pareil mais sont de la
même famille. Rien ne ressemble autant à un intellectuel qui se prend pour un
journaliste qu’un journaliste qui se prend pour un intello.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.