Du bon usage de l'Alerte
Dans un premier temps, la mise en commun des pouvoirs
médiatiques et policiers, la diffusion systématique et répétée de messages à
tonalité dramatique sur les radios et les télés, l'appel au peuple, la soudaine
irruption du communiqué rédigé par le ministère de la justice au milieu de
telle ou telle émission de divertissement soigneusement calibrée a eu de quoi
déranger sinon choquer les oreilles les plus angéliques. Surtout qu'en France,
il n'est jamais de bon ton d'aider la police, sauf quand on a soi-même besoin
d'elle.
Mais bon, ça c'était en 2006, quand le dispositif d'alerte
enlèvement, en vigueur aux Etats-Unis et au Canada avait pour la première fois
été utilisé en France. Depuis, il est entré dans les mœurs et brille par son
efficacité. Déclenché à 11 reprises, il a permis de retrouver 12 enfants.
Bien sûr, ca ne peut être qu'exceptionnel. Ca ne peut, ni ne
doit déboucher sur l'installation permanente et obligatoire d'on ne sait quel
outil pervers dédié à la délation collective et à la vigilance citoyenne. Il en
est des progrès policiers comme de tous les autres progrès humains : ils
n'ont de réelle valeur que s'ils sont maitrisés.
Dernier point : l'alerte enlèvement s'appelle alerte "Amber".
C'est l'abréviation d' "Alerte médiatique, but enfant recherché". C'est
aussi et surtout le prénom d'une fillette de 9 ans Amber Hagerman, kidnappée au
Texas en 1976. Elle, personne ne l'avait sauvée.
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