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Difficile rentrée d'un certain... Jacques Chirac

A première vue, c’est une devinette : dans quel cercle très fermé Jacques Chirac va-t-il pénétrer la semaine prochaine ? Celui des chefs d’Etat jugés par la justice de leur pays. En France, il sera le troisième, après Louis XVI et Philippe Pétain. C’est un honneur dont le retraité du quai Voltaire se serait volontiers passé. Même s’il ne risque ni la décapitation en place publique, ni l’exil funéraire à l’Ile d’Yeu.
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Mais bon! Quand même. Il va comparaître 13 audiences durant devant la première chambre correctionnelle. La grande salle. Celle ou Marie-Antoinette et plus récemment Dominique de Villepin ont eux aussi été jugés.

Comparaître en chair et en os car ses avocats promettent que l’ancien président sera présent à l’audience selon les souhaits de l’autre président, celui du tribunal. Reste à savoir dans quel état physique et psychique apparaîtra et comparaîtra Jacques Chirac. Car avec lui désormais c’est "un jour avec, un jour sans". A bientôt 79 ans, il n’est plus du tout ce qu’il était. De plus, les faits pour lesquels il est poursuivi, 21 emplois présumés fictifs à la Mairie de Paris, remontent au début des années 90, ce qui risque de creuser encore les trous de mémoire de celui qui vient, on ne sait trop comment, de publier les siennes.

Bref, le tribunal va devoir naviguer entre la présence de Chirac et ses "absences" possibles. Et s’il y a lieu de se féliciter qu’aucun citoyen ne soit au dessus des lois, si l’on tient pour utile qu’une démocratie se soucie de la façon dont sont utilisés les deniers publics, on peut aussi regretter que la machine judiciaire s’attaque à un vieux bonhomme qui n’entend quasiment plus, marche avec difficulté et divague assez régulièrement en public.

Il n’est pas sûr que le procès forcément historique de Jacques Chirac donnera à la postérité l’exemple de la bonne administration de la justice. Le juridique n’exclut pas le pathétique.

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