"La cité sous les cendres", l'ultime polar de Don Winslow ?

C'est le troisième volet d'une trilogie signée Don Winslow, le maître du polar, qui annonce sur la couverture que c'est son dernier roman. Faut-il le croire ?
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le troisième roman de la trilogie signée Don Winslow, le maître du polar. (HARPER COLLINS)

Après La cité en flammes et La cité des rêves, voilà donc le troisième volet de la série : une trilogie qui se veut une transposition moderne des tragédies grecques d’Eschyle ou de l'épopée de Virgile. Ici les personnages sont des gangsters aux destins tragiques, et l'ambiance générale dessine le pouvoir délétère de l'argent. Vengeances, corruption et mafia se prêtent parfaitement à ce décor. Ce sont les turpitudes du monde moderne vues sous l'angle d'une tragédie antique.

L'heure des comptes a sonné

Dans La Cité sous les cendres on retrouve un Danny Ryan apaisé et fortuné, voir empâté. Le gangster irlandais de Providence est devenu un père de famille comblé, au sommet de sa réussite avec ses casinos à Las Vegas. Mais, cette sérénité apparente va tourner court.

En cause : l’ambition démesurée de Danny Ryan, pris a son propre piège tant il réveille jalousies et rivalités. Son passé de petit gangster irlandais de Rhodes Island va revenir de plein fouet dans sa vie. D'autant que ses ennemis sont nombreux. On retrouve d'ailleurs dans ce troisième volet un certain nombre de personnages croisés lors des deux précédents romans. Et s’ils sont morts – car on meurt beaucoup dans ce monde de gangsters –, leurs enfants reprennent parfois le flambeau.

Don Winslow, encore une fois, décrit un monde fait de violences et de coup tordus, où l’honneur bafoué lance un engrenage sans fin, où le bras ne doit pas trembler sous peine de le payer de sa vie. Mais, dans ce monde impitoyable, il reste malgré tout une petite place pour l’espoir.

Ultime roman ?

La référence aux épopées antiques marque un cadre un peu artificiel, qui donne une certaine ampleur au récit. Don Winslow offre, dès lors, un peu moins d'action à ses personnages et un peu plus d’introspection. Néanmoins, soyons rassurés, l'auteur en a encore sous la plume pour décrire des scènes captivantes.

Il prétend que c'est son dernier roman, et le confirme dans de longs remerciements à la fin du livre. J’avoue n'y croire qu'à moitié. Don Winslow assure vouloir se consacrer à la politique, afin de combattre les idées de Donald Trump. Ce qu’il fait déjà, au demeurant, avec le contenu de ses romans – et  notamment celui-ci dans lequel certains personnages et certaines idées sont peu compatibles avec le (probable) candidat républicain à la prochaine présidentielle américaine.

La cité sous les cendres, Don Winslow (Harper Collins)

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