"Identité nomade" de J.M.G Le Clézio

J.M.G Le Clézio, 84 ans, publie chez Robert Laffont en cette rentrée littéraire de janvier, un essai autobiographique. Le prix Nobel explore son parcours d'écrivain et questionne l'essence de l'écriture. Un récit où il dit avoir hérité d'une "identité nomade".
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Jean-Marie Gustave Le Clezio, prix Nobel de littérature en 2008, ici à Madrid en octobre 2023. (RODRIGO JIMENEZ / MAXPPP)

C'est un peu comme si J.M.G Le Clézio, prix Nobel de littérature en 2008, nous livrait ses secrets de fabrication, sa boîte noire, son identité profonde, construite au fil de sa vie.Son père était mauricien, donc de nationalité britannique à l'époque, mais issu d'une famille d'origine française, bretonne, émigrée à l'île Maurice.

Né en pleine guerre en 1940 en France, il nous raconte son enfance pauvre, difficile, malgré les apparences. Sa famille est désargentée. Son départ de Nice, sa jeunesse en Afrique, au Nigeria. Un moment de liberté totale. Le Maroc qu'il place au-dessus de tout. Puis, au fil de sa vie, son épouse, originaire du Sahara occidental.

Tout ce qu'il nous raconte forme son identité épanouie. Au regard de ses multiples expériences, Le Clézio l'affirme : "Je ne sais pas qui je suis. Je n'ai pas eu à me poser la question de l'identité parce que dès le départ, j'étais double".

Le Clézio publie ce texte au moment du débat assez vif sur l'identité, en Europe ou ailleurs…

Difficile d'imaginer que ce n'est pas sa réponse à ces débats ou polémiques. Dans une longue interview publiée par le magazine Le Point il y a deux semaines, Le Clézio affirme que cette question, qui frappe beaucoup de gens en France, n'a pas vraiment de sens à ses yeux. Parce que la France est un pays composite, un assemblage d'identités diverses. Et il affirme qu'il ne peut accepter l'idée que l'identité soit réduite à un seul élément. Mais ce texte ne peut se résumer à cela.

Le Clézio n'est pas un écrivain engagé dans le combat politique. l'écrivain nous offre un texte limpide, nourri de ses rencontres et de ses voyages. Il nous offre également sa vision de la littérature, là encore, éclairée par son nomadisme. L'écriture et la littérature sont les seuls pays qu'il revendique.

"Je ne voyage pas pour écrire ce que j'écris, mais j'écris pour voyager".

J.M.G Le Clézio

L'identité nomade est une sorte de concentré, d'élégance et de finesse que l'on a pu déjà rencontrer dans les romans de Le Clézio.

Rappelons que Jean-Marie Gustave Le Clézio sera le président d'honneur du Festival du livre africain qui se tiendra à Marrakech, du 8 au 11 février prochain.

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