Cet article date de plus de dix ans.

Amour, sexe mais aussi passion ...

Nos libraires ont choisi aujourd'hui trois thèmes marquants de la littérature : amour, sexe et passion. Et pour en parler, nous sommes avec Stanislas Rigot de la "Libraire Lamartine" à Paris et Gérard Collard de "La griffe Noire" à Saint-Maur.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (©)

L'empreinte de toute chose  d'Elizabeth Gilbert – Ed. Calmann-Lévy  Alma Whittaker naît avec le XIXe siècle, à Philadelphie, d'un père anglais dont le talent de botaniste et la roublardise lui ont permis de faire fortune dans le commerce du quinquina, et d'une mère qui tient de sa famille de l'Hortus Botanicus d'Amsterdam une formidable érudition ainsi qu'une rigueur toute hollandaise. À leurs côtés et au contact des éminents chercheurs qui gravitent autour d'eux, Alma acquiert une intelligence éclectique et la passion de la botanique. En grandissant, elle se passionne pour les mousses puis pour Ambrose Pike, illustrateur de génie. Comme elle, il cherche à percer les secrets du monde qui l'entoure mais, à la logique scientifique d'Alma, il préfère une pensée ésotérique ; un fossé qui les éloignera inexorablement mais poussera enfin Alma à partir à son tour à la découverte du vaste monde. L'Empreinte de toute chose entraîne le lecteur à la découverte d'un XIXe siècle kaléidoscopique, des bas-fonds anglais à la bonne société d'Amsterdam en passant par Philadelphie, Tahiti, Macao ou les cimes des Andes, dans un monde où les terra incognita s'amenuisent de jour en jour. Alma, dotée d'une soif d'apprendre sans pareille, explore ce monde, la nature, la société dans laquelle elle vit et son propre corps - de l'infiniment grand à l'infiniment petit. Ce roman est aussi un gigantesque herbier des types humains : la candide ingéniosité d'Alma, l'impétuosité de son père Henry, la froide sainteté de sa sœur Prudence, la douce folie d'Ambrose, la rigueur de sa confidente Hanneke de Groot, la frivolité fantaisiste de son amie Retta, la calme profondeur du révérend Welles..

Expo 58  de Jonathan Coe – Ed. Gallimard  Londres, 1958. Thomas Foley dispose d'une certaine ancienneté au ministère de l'Information quand on vient lui proposer de participer à un événement historique, l'Exposition universelle, qui doit se tenir cette année-là à Bruxelles. Il devra y superviser la construction du Pavillon britannique et veiller à la bonne tenue d'un pub, Le Britannia, censé incarner la culture de son pays. Le jeune Foley, alors qu'il vient de devenir père, est séduit par cette proposition exotique, et Sylvia, son épouse, ne voit pas son départ d'un très bon œil. Elle fera toutefois bonne figure, et la correspondance qu'ils échangeront viendra entrecouper le récit des nombreuses péripéties qui attendent notre héros au pays du roi Baudouin, où il est très vite rejoint par de savoureux personnages : Chersky, un journaliste russe qui pose des questions à la manière du KGB, Tony, le scientifique anglais responsable d'une machine, la ZETA, qui pourrait faire avancer la technologie du nucléaire, Anneke, enfin, l'hôtesse belge qui va devenir sa garde rapprochée...

Santa Evita  Tomas Eloy Martinez ed. Robert Laffont  Lorsque Maria Eva Duarte naît dans un trou perdu de la province argentine, son destin paraît tout tracé : fille bâtarde d'un petit propriétaire terrien, elle sera moins que rien, et son existence aura pour tout horizon une campagne misérable, vide et infinie. Pourtant, la petite au regard intense et dur parviendra au sommet. Accrochée aux basques d'un chanteur de tango de passage, elle débarque à Buenos Aires, crève la faim, joue de son corps, devient une vedette de la radio et du cinéma, séduit puis épouse le colonel Juan Peron, futur dictateur, dont elle sera l'égérie, haïe par les uns, adulée par les autres. Quand un cancer l'emporte à l'âge de trente-trois ans, la foule des sans-chemises, les descamisados, pleure sainte Evita, la madone des déshérités. Or le destin de son corps après la mort sera aussi surprenant que sa brève existence. Embaumé pour être livré à l'adoration des masses, le cadavre d'Evita est subtilisé en 1955 par les militaires qui chassent Peron du pouvoir. Commence alors une errance hallucinante : casernes, ambulances, camions, hangars, cinémas désaffectés, il faudra de longues années avant que le corps immortel de Santa Evita trouve enfin le repos, sous un nom d'emprunt, dans un discret cimetière milanais. Et tous ceux qui en auront eu la garde à un moment ou à un autre verront leur vie détruite comme par une malédiction, sombrant dans la démence, l'alcool, le meurtre. Telle est la double histoire, celle d'un cadavre immortel et du corps vivant qui l'a précédé, qui forme la trame de ce roman salué comme un chef-d'œuvre dès sa parution.

Dieu me déteste  de Hollis Seamon – Ed. Anne Carrière  Etat de New York, hôpital Hilltop, Richard Casey aura bientôt 18 ans. Il voudrait faire la fête, draguer et tomber amoureux. Richard sait qu'il ne fêtera jamais ses 19 ans. Il est plus pressé que les autres et pour vivre comme il veut, il lui faut déjouer les pièges de ceux qui préféreraient le voir vivre un peu plus longtemps.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.