Mineurs isolés "en danger" à Paris : "À chaque fois qu'on nous signalera des cas, nous les hébergerons", assure Ian Brossat
Ian Brossat, adjoint PCF à la mairie de Paris, chargé du logement et de l'hébergement d'urgence, a notamment réagi sur franceinfo à la situation de 128 mineurs isolés dans la capitale, signalée par plusieurs avocats au procureur de Paris.
Plusieurs avocats ont adressé jeudi un signalement au procureur de Paris pour l'alerter sur la situation "très préoccupante" de 128 mineurs isolés "en danger" dans la capitale. "J'ai pris connaissance de ce courrier", a dit ce samedi sur franceinfo Ian Brossat, adjoint PCF à la mairie de Paris, chargé du logement et de l'hébergement d'urgence, tout en expliquant ne pas être en mesure "de confirmer ce chiffre".
"La ville de Paris a décidé depuis maintenant plusieurs semaines d'augmenter considérablement ses capacités d'hébergement, et à chaque qu'on nous signalera des cas de mineurs qui se retrouvent à la rue, nous les prendrons en charge", a-t-il toutefois affirmé. "À chaque fois qu'on nous signalera des cas, nous les hébergerons parce que c'est notre mission et parce que c'est un réflexe humaniste qui s'impose", a ajouté Ian Brossat.
Face à la vague de froid, "la ville de Paris fait le maximum" en matière d'hébergement d'urgence, a affirmé Ian Brossat. "Nous avons à l'année 16 000 places d'hébergement urgence, soit cinq places d'hébergements d'urgence pour 1 000 habitants, contre une place d'hébergement pour 1 000 habitants dans les Hauts-de-Seine. Et dans le cadre du plan grand froid, nous avons mobilisé des centaines et des centaines de places."
Aujourd'hui, à Paris, on a quasiment 20 000 places pour accueillir des personnes sans-abri
Ian Brossat
"Est-ce que pour autant nous sommes à la hauteur en matière d'hébergement d'urgence à Paris, comme d'ailleurs sur l'ensemble du territoire nationale ? Non", a-t-il ajouté. "La meilleure preuve, c'est qu'il y a encore des gens qui dorment dehors faute de places. On a une crise de l'hébergement, une crise du logement, c'est une compétence de l'Etat et il faudrait que ce sujet devienne un grand sujet." Ian Brossa a salué la condamnation à deux ans de prison mercredi d'un marchand de sommeil dans la capitale, accusé d'avoir loué des logements insalubres à des dizaines de familles.
"Il faut que la peur change de camp"
"Je suis très heureux que ces familles aient eu satisfaction", a réagi l'élu. "Face à ce type de comportements de marchands de sommeil, il faut que la peur change de camp. Et c'est la raison pour laquelle la ville de Paris se portera systématiquement partie civile", a ajouté Ian Brossat. Problème : la loi actuelle n'est, selon lui, pas suffisante. "Pour exproprier ce marchand de sommeil la ville de Paris a dû dépenser 6 millions d'euros, et je l'ai un peu en travers de la gorge, a souligné Ian Brossat. Qu'on ait besoin d'indemniser aussi chèrement un marchand de sommeil, cela pose problème. Je pense que la loi devrait changer et qu'on devrait être capables, dans ces cas-là, de confisquer les biens d'un marchand de sommeil sans indemnisation."
Une proposition de loi PCF est, selon lui, "en préparation". "Nos députés sont en train de préparer une proposition de loi sur les marchands de sommeil. Il faut mettre un terme à ce qui constitue un scandale", a martelé l'élu.
Le Parti communiste n'est pas en forme
Le Parti communiste, qui réunit son conseil national ce week-end, "a besoin de se transformer" et de "gagner en visibilité", a reconnu l'adjoint à la maire de Paris. "On est dans une situation très paradoxale : il y a à la fois beaucoup de gens qui rejettent le libéralisme et la loi de l'argent, et dans le même temps, le Parti communiste n'est pas en forme. Il faut que le PC soit capable de mieux incarner cette contestation-là", a poursuivi l'élu. Ian Brossat a également reconnu que les élus de La France insoumise étaient plus exposés médiatiquement que ceux du PCF.
"Il y a évidemment besoin de travailler à ces éléments (…) En même temps, je pense que la spécificité des communistes, c'est leur capacité à être utiles dans les territoires. Et moi je veux que l'engagement politique, cela reste ça : on n'est pas là que pour faire de la com", a souligné l'adjoint à la mairie de Paris. "En tout cas, je souhaite que le PC retrouve des couleurs, je ne pense pas que le PC ait vocation à jouer les seconds couteaux dans la vie politique française", a estimé Ian Brossat.
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