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Réforme des retraites, loi immigration, Nupes, autoroute A69, sécheresse, Airbnb… Ce qu'il faut retenir de l'interview de Carole Delga

La présidente PS de la région Occitanie était l'invitée du "8h30 franceinfo", mercredi 7 juin 2023.
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Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, sur franceinfo, mercredi 7 juin 2023. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, était l'invitée du 8h30 franceinfo, mercredi 7 juin 2023. Réforme des retraites, loi immigration, Nupes, autoroute A69, sécheresse, Airbnb… Elle répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Retraites : l'absence de vote est "une erreur, un très mauvais signe qu'envoie le gouvernement"

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, commet une "erreur" en faisant barrage à l'examen de la mesure d'abrogation de la retraite à 64 ans, estime Carole Delga. Pour la présidente socialiste de la région Occitanie, "ça veut dire qu'on refuse le débat" et "avoir peur du débat, c'est un très mauvais signe qu'envoie le gouvernement" aux "Français qui sont contre la réforme des retraites". "Quand on a peur de la démocratie, ça veut dire que le gouvernement va mal. Il n’y aura pas eu de vote sur une réforme majeure", a-t-elle cinglé.

Interrogée sur le vote d'une proposition de loi pour revenir sur la réforme des retraites, examinée jeudi, Yaël Braun-Pivet s'est montrée catégorique. "Sur ces amendements de rétablissement de l'article 1 [supprimé en commission, et qui prévoit de repasser à 62 ans], je suis très claire : ils seront déclarés irrecevables par moi-même dans la journée", déclare-t-elle ce mercredi sur BFMTV. "J'applique la règle, rien que la règle", ajoute-t-elle, une allusion à l'article 40 de la Constitution qui proscrit toute proposition parlementaire créant une charge pour les finances publiques.

Loi immigration : "On doit arrêter de véhiculer cette image d’une immigration qui ne représente qu’une menace"

"On doit arrêter de véhiculer cette image d’une immigration qui ne représente qu’une menace", a plaidé la présidente de la région Occitanie. "On ne peut pas, quand on est en politique, être juste dans la stigmatisation de l'immigration", a-t-elle poursuivi. Elle s'est prononcée en faveur de la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tensions, elle a également abondé en faveur d'un meilleur "accompagnement pour l'intégration des immigrés".

Elle a par ailleurs indiqué être "parfaitement opposée" à la volonté des Républicains de remplacer l'Aide médicale d'Etat par l'Aide médicale d'urgence, plus restrictive, une proposition du camp de la droite que le gouvernement est prêt à discuter. Sur les obligations de quitter le territoire français (OQTF), Carole Delga s'est montrée ferme. "On a des obligations de quitter le territoire qui sont beaucoup trop faibles. Quand il y a une décision de justice, elle doit s'appliquer. Nous sommes dans un Etat de droit", a fait valoir la socialiste.

Parti socialiste : "Je prône pour que la gauche travaille collectivement à un projet pour 2027"

"Je prône pour que la gauche travaille collectivement à un projet pour 2027", a martelé la patronne de la région Occitanie, alors que la gauche anti-Nupes s'est réunie samedi à Montpellier pour tenter d'offrir une alternative à la ligne défendue par le patron des socialistes Olivier Faure. "Il y avait des communistes, il y avait des écologistes", se défend Carole Delga, avant de poursuivre : "Olivier (Faure) a été invité, il n'est pas venu, c'est dommage, il aurait vu beaucoup de monde et aurait participé à une séance de travail". "Ça fait longtemps qu'au PS il n'y a pas eu de séance de travail organisée", a-t-elle cinglé. "On est en train de réinitialiser le logiciel socialiste", s'est enthousiasmé celle qui s'affirme comme figure d'une gauche anti-Mélenchon. "On ne fait que parler de 'popol' électorale et on ne parle jamais des problèmes des Français", a-t-elle ajouté, en référence à la stratégie d'Olivier Faure, qui veut discuter d'une liste commune avec LFI aux élections européennes de 2024.

Trains à un euro en Occitanie : "40% des usagers n’avaient jamais pris le train"

La région Occitanie a mis en place, en novembre dernier, les billets à un euro pour les trains régionaux. Depuis, les billets du réseau des trains express régionaux d'Occitanie, les TER "liO", sont proposés au tarif d'un euro, chaque premier week-end du mois et lors des pics de pollution. Selon Carole Delga, "40% des usagers n’avaient jamais pris le train et plus d'un tiers vont devenir des usagers habituels”. "Un salarié paye maximum son trajet un euro pour se rendre au travail et c’est la gratuité pour les moins de 26 ans", a-t-elle poursuivi. "Une politique forte" qui constitue selon elle "une incitation massive pour le train qui est le mode de transport le plus écologique".

Autoroute A69 : Carole Delga assure être "toujours favorable" au projet

"Oui, j'y suis toujours favorable", a redit la présidente de la région Occitanie, au sujet de l'autoroute entre Toulouse et Castres visant à "désenclaver" le sud du Tarn. Si la patronne de l'Occitanie s'est réjouie de la mise en place des TER à un euro et en a fait un exemple majeur de sa volonté de développer le transport ferroviaire dans sa région, elle a toujours appuyé le projet de l'A69. À ses yeux, le tracé autoroutier est le seul à pouvoir "stopper l'hyper métropolisation" et faire de la préfecture du Tarn une "ville d'équilibre". "Castres, c'est un taux de chômage et un taux de pauvreté supérieur de 20%. Ce que je veux, c'est que les entreprises qui y sont y restent. Et surtout, je veux qu'il y ait de nouvelles entreprises pour qu'il puisse y avoir de l'emploi localement", a-t-elle expliqué.

Tourisme : "Des débuts d'annulation, en particulier pour le mois d'août", en raison de la sécheresse

"Les indications que nous avons, ce sont des débuts d'annulations, en particulier pour le mois d'août", a confié Carole Delga, alors que l'Occitanie est particulièrement touchée par les effets de la sécheresse. Des restrictions drastiques d'utilisation de l'eau sont entrées en vigueur début mai dans les Pyrénées-Orientales, où le niveau des rivières, des barrages et nappes phréatiques a déjà atteint un niveau estival, alors que la saison touristique n'a pas encore débuté. "Nous devons tous aujourd'hui et à l'avenir pour plusieurs années, faire des efforts sur notre consommation d'eau", a-t-elle souligné. "On doit avoir un message positif en disant que nous avons les moyens de bien accueillir les touristes", a rassuré la socialiste, qui souhaite faire de l'Occitanie "une région fer de lance sur le tourisme durable".

"Airbnb prive de la mise en location de logements. Il faut des règles beaucoup plus strictes"

Carole Delga a assuré "partager le combat" des maires qui appellent à encadrer davantage les locations de meublés de courte durée proposées dans les villes touristiques par les plateformes numériques telles Airbnb. Pour Carole Delga, "Airbnb est complètement dévoyé". "Il faut revenir à l'esprit originel où c'était un propriétaire qui louait quelques semaines par an", a-t-elle poursuivi. Alors que les logements à louer se raréfient, la socialiste a plaidé pour "des règles beaucoup plus strictes sur la mise en marché de ces appartements". "On est à la limite de l'explosion, a-t-elle insisté, on ne peut pas continuer à avoir aussi peu de locations sur des logements existants et aussi peu de rénovations et de constructions neuves."

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 7 juin 2023 :

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