Présence du RN à la marche contre l'antisémitisme et crise au sein de la Nupes... le "8h30 franceinfo" d'Alexis Corbière
Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis, était l'invité du "8h30 franceinfo" du jeudi 16 novembre 2023. Présence du RN à la marche contre l'antisémitisme et crise au sein de la Nupes... il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.
Présence du RN à la marche contre l'antisémitisme : "Juifs de France, ne vous laissez pas abuser par ces gens"
"Juifs de France, ne vous laissez pas abuser par ces gens", lance Alexis Corbière, interrogé sur la présence de membres du Rassemblement national, dont Marine Le Pen, à la marche contre l'antisémitisme dimanche dernier. "C'est du baratin (…) ce sont des menteurs", accuse-t-il.
Selon Alexis Corbière, la présence de l'extrême droite dans la marche parisienne a pu freiner la volonté de certains citoyens de venir défiler. "Il y a des gens qui veulent manifester contre l'antisémitisme, mais ils sont un peu piqués à l'idée de devoir le faire aux côtés d'Éric Zemmour et Marine Le Pen qui ne cessent de diffuser leurs discours racistes contre nos concitoyens de confession musulmane", avance le député insoumis.
Raison pour laquelle LFI a refusé de participer à la marche parisienne. Alexis Corbière, lui, a manifesté à Strasbourg, "où il y avait un appel clair qui disait que les personnes qui diffusent des messages de haine ne sont pas les bienvenues". Pour Alexis Corbière, le Rassemblement national aujourd'hui, même s'il a changé de discours, "n'est pas clair" au sujet de l'antisémitisme. "Les 50 ans du Front national : ils ont invité Bruno Gollnisch à la tribune. Gollnisch qui a été l'un des grands diffuseurs de paroles antisémites, ils l'ont invité donc c'est du baratin", rappelle le député.
"Maintenant, leur petite haine s'est essentiellement concentrée contre les musulmans et ils veulent faire croire qu'ils ont abandonné la haine antisémite, mais ça participe à la fracturation du pays", fustige-t-il, reconnaissant que "la banalisation de l'extrême droite à laquelle on assiste aujourd'hui" l'inquiète "car cela crée les conditions d'une possible victoire demain et ça serait terrible pour notre pays".
Nupes : "Je suis pour continuer l'idée de l'unité, du rassemblement"
"Je pense que parfois nous-mêmes [LFI] , nous créons les conditions pour que ce rassemblement [de la gauche au sein de la Nupes] ne soit pas simple", estime l'insoumis. Créée en mai 2022, avant les législatives, la Nouvelle union populaire écologique et sociale traverse une crise majeure.
Depuis plusieurs semaines, Fabien Roussel, le secrétaire général du PCF, ne cache plus son hostilité à l'égard de cette alliance de la gauche et de La France insoumise. "La Nupes est enterrée, c'est terminé", a-t-il notamment déclaré. De son côté, le Parti socialiste a fait modifier la dénomination de groupe à l'Assemblée nationale. L'acronyme "Nupes" n'y figure plus.
Alexis Corbière regrette cette décision. "Il ne faut pas que ce soit fini. Je suis pour continuer l’idée de l'unité, du rassemblement", déclare-t-il. "Jean-Luc Mélenchon disait une chose vraie : 'La Nupes est le plus court chemin pour la victoire en 2027'. Je garde l'idée du nécessaire rassemblement". Mais le député insoumis cite une autre "vieille formule dans le mouvement ouvrier : 'L'union est un combat'". Le député LFI reste optimiste sur l'avenir de la Nupes. "Il faut continuer à avancer et il faut des paroles qui permettent le rassemblement", plaide-t-il.
LFI : "Je questionne la stratégie de La France insoumise à l'heure actuelle"
"Je questionne la stratégie de La France insoumise à l'heure actuelle", confie Alexis Corbière. "Je veux appliquer la consigne de Jean-Luc Mélenchon : faire mieux". Car "indiscutablement, Il faut faire mieux sur le plan démocratique". Pour le député, la sanction contre Raquel Garrido en est la preuve. Le 7 novembre, cette dernière a été mise en retrait du groupe LFI à l'Assemblée nationale pour une durée de quatre mois, après ses propos sur le fonctionnement du parti et sur Jean-Luc Mélenchon.
"Il faut lever la sanction. On ne règle pas des débats politiques par des mesures de ce type", répète Alexis Corbière. Comme lui, François Ruffin, Clémentine Autain ou encore Danielle Simonnet se sont insurgés contre cette décision. "On me dit : il faut que le débat ait lieu à l'interne, on lave le linge sale en famille", raconte Alexis Corbière sans citer personne. Mais, il ajoute qu'en interne, ce débat n'est possible. "Je cherche encore les lieux ou la pièce où ça se passe". Car cela fait "un an et demi qu'on me dit que ce n'est pas le moment, il y avait la bataille des retraites, etc."
Le député LFI de Seine-Saint-Denis veut soulever "un problème collectif". Il "ne veut citer personne" car "si on personnalise trop, on dépolitise". Toutefois, Alexis Corbière estime que le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, fait partie du problème, comme "la parole de Jean-Luc Mélenchon" ou encore "la stratégie mise en place" par le parti actuellement. Il réitère que sa volonté est de "discuter" pour dépasser les clivages au sein de La France insoumise. "Je forme le vœu que ce soit possible dans les mois qui viennent. Pourquoi ce ne serait pas le cas ?" conclut-il.
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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" d'Alexis Corbière du jeudi 16 novembre 2023 :
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