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Panier anti-inflation, carburant, réforme des retraites... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Michel-Édouard Leclerc

Le président du comité stratégique des centres E. Leclerc était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 3 mars 2023.

Article rédigé par franceinfo
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Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 3 mars 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc était l'invité du 8h30 franceinfo, vendredi 3 mars 2023. Panier anti-inflation, carburant, réforme des retraites... Il répond aux questions de Jules de Kiss et Benjamin Sportouch.

Alimentation : Michel-Édouard Leclerc craint "un pic d'inflation en avril-mai-juin"

Alors que les négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs se sont terminées mercredi 1er mars, Michel-Édouard Leclerc indique que ce cycle "se clôt à 10 %" de hausse de prix payé par la grande distribution à ses fournisseurs. "On est parti d'une moyenne de 15 à 25 % de demande de hausse", précise le patron des enseignes E. Leclerc. Il explique que ces augmentations viendront s'ajouter "aux 15 % sur les produits alimentaires", faisant référence à l'inflation alimentaire qui s'établissait à 14,1 % en février 2023 par rapport à février 2022, selon l'Insee.

Michel-Édouard Leclerc affirme que son enseigne considère que "jusqu'en juillet, il y aura une compétition entre distributeurs pour ralentir" la répercussion de ces hausses sur les rayons. Il s'attend donc à "un pic d'inflation en avril-mai-juin", avant une baisse. Il appelle donc à "reconvoquer les industriels" à ce moment-là, pour "pouvoir renégocier avec les fournisseurs quand ça va repartir à la baisse". "Il faut que de l'Élysée aux groupes parlementaires, on arrête de faire de l'industrialisme béat et qu'on mobilise les industriels multinationaux pour vendre moins cher", lance-t-il.

Inflation : "Ces efforts-là ne peuvent pas être réduits à un panier"

Face à l'inflation alimentaire qui pèse sur le pouvoir d'achat des consommateurs, Michel-Édouard Leclerc estime que "ces efforts-là ne peuvent pas être réduits à un panier", tel que le panier anti-inflation promis par le gouvernement pour le mois de mars. Il considère toutefois que dans ce contexte de hausse des prix, "on peut aller rechercher de l'argent pour faire des promotions sur des articles qui ont beaucoup trop augmenté, comme les produits qui ne sont pas agricoles, les produits de droguerie, parfumerie et d'hygiène ou les couches".

Une nouvelle opération de vente de carburant à prix coûtant

Michel-Édouard Leclerc annonce ce vendredi 3 mars la mise en place d'une nouvelle opération de vente "de carburant à prix coûtant" jusqu'à dimanche 5 mars dans les stations-services du groupe. Le groupe consent ainsi à faire, selon le président du comité stratégique des centres E. Leclerc, à faire "5 à 6 centimes d'effort" sur le litre de carburant durant toute la durée de l'opération.

S'il promet de "le refaire" et s'engage "sur le meilleur prix", Michel-Édouard Leclerc ne peut toutefois "pas garantir aujourd'hui" qu'il achète le carburant "dans de bonnes conditions dans quinze jours". "Si TotalEnergies me garantit, en tant qu'un de ses meilleurs clients, qu'il va me faire cette ristourne, je m'engage à la restituer intégralement aux consommateurs", ajoute-t-il.

Réforme des retraites : "Je ne me reconnais pas forcément" dans ce texte

"Je ne me reconnais pas forcément" dans la réforme des retraites, arrivée cette semaine au Sénat, affirme Michel-Édouard Leclerc. Le président du comité stratégique des centres E. Leclerc voudrait tout d'abord que ses employés "aient le libre choix". Face au nombre insuffisant, selon lui, "d'actifs au travail", il souhaite "faire payer les robots quand ils remplacent une personne pour ne pas faire supporter aux seuls actifs le prix de la retraite de la génération d'à côté", reprenant sans le citer la proposition de l'ancien candidat socialiste à l'élection présidentielle 2017, Benoît Hamon.

Il cite ainsi "les caisses automatiques, les robots, les ordinateurs". "À partir du moment où on a une population active qui va être moins nombreuse et à qui ont fait supporter l'entièreté du financement, je trouve ça con", lance Michel-Édouard Leclerc.

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du vendredi 3 mars 2023 :

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