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Lutte contre l'islamisme, réforme du CFCM, imams détachés... Le "8h30 franceinfo" de Chems-Eddine Hafiz

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris était l'invité du "8h30 franceinfo", le 31 octobre 2020.

Article rédigé par franceinfo
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Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la Grande Mosquée de Paris était l'invité du "8h30 franceinfo", le 31 octobre 2020. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la Grande Mosquée de Paris était l'invité du "8h30 franceinfo", le 31 octobre 2020. Lutte contre l'islamisme, réforme du CFCM, imams détachés...Il répond aux questions de Jules de Kiss et Myriam Encaoua.

"Quand on attaque une religion, on attaque toutes les religions"

Une attaque au couteau à la basilique Notre-Dame de Nice s'est déroulé jeudi 29 octobre 2020. Trois personnes ont été tuées par un Tunisien de 21 ans. "Quand on attaque une religion, on attaque toutes les religions. Il faut être unis face à cet adversaire", juge Chems-Eddine Hafiz, à propos des actes terroristes islamistes. "Ceux qui mènent cette guerre aujourd'hui à la France, sont ceux qui ont mené la guerre dans les années 1990 à l'Algérie et aux pays musulmans", ajoute-t-il.

"Il y a eu des appels au meurtre contre la communauté musulmane. Je reçois régulièrement des lettres de menace", affirme le recteur de la Grande Mosquée de Paris. "Il y a une tension et aujourd'hui je pense que chaque homme et femme politique doit comprendre qu'il faut calmer les esprits et jouer à cette unité [...], menacée par des paroles inconscientes de certains hommes politiques", poursuit-il.

"Il y a une réforme profonde à faire" du CFCM

"Il y a une réforme profonde à faire" au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM), réagit Chems-Eddine Hafiz, après les propos polémiques de son président, qui avait affirmé être défavorable à la présentation des caricatures de Mahomet dans les classes. Lui-même vice-président de l'institution, Chems-Eddine Hafiz estime que le CFCM doit "revoir sa façon de travailler, peut-être même se réorganiser".

"Pendant 17 ans, le CFCM a essayé contre vents et marées de s'organiser, de représenter la communauté musulmane de France. Mais je crois qu'il faut lui donner les moyens. Il faut qu'il puisse mener à bien la politique qui est voulue par le président", assure le recteur de la Grande mosquée de Paris. Pour réorganiser le CFCM, il envisage d'appeler "d'autres personnalités à rejoindre le Conseil français du culte musulman".

"Faire un tri" parmi les imams détachés

Parmi les propositions d’Emmanuel Macron pour "s’attaquer au séparatisme islamiste" figure la fin des imams détachés. Pour Chems-Eddine Hafiz, cette mesure n'est "n’est pas réalisable" en quatre ans, comme le voudrait le président de la République. "Aujourd'hui, à la Grande mosquée de Paris j'ai 120 imams qui viennent d'Algérie", témoigne-t-il.

Pour le recteur de la Grande Mosquée de Paris, la priorité est de sélectionner les imams détachés selon leur pays d'origine. "Je propose au président de d'abord faire un tri au niveau international. On ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac. Lorsque je vois un imam marocain ou algérien, je n'ai pas peur parce que je sais que les discours qu'ils prononcent en France ne sont pas contre la France", assure-t-il.

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du samedi 31 octobre 2020 :

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