Cet article date de plus d'un an.

Immigration, pacte de gouvernement, présidentielle 2027, déserts médicaux, lutte contre le trafic de stupéfiants... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Eric Ciotti

Le président du parti Les Républicains (LR) et député des Alpes-Maritimes était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 14 juin 2023.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 26 min
Eric Ciotti, président du parti Les Républicains (LR) et député des Alpes-Maritimes, était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 14 juin 2023. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Eric Ciotti, président du parti Les Républicains (LR) et député des Alpes-Maritimes, était l'invité du 8h30 franceinfo, mercredi 14 juin 2023. Immigration, pacte de gouvernement, présidentielle 2027, déserts médicaux, lutte contre le trafic de stupéfiants... Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Immigration : pour Eric Ciotti, "il faut tirer des leçons" de l'attaque au couteau d'Annecy

"Il faut tirer des leçons" de l'attaque au couteau d'Annecy, a affirmé le patron des Républicains, assurant que "cette situation est aussi une des multiples dérives d'un chaos migratoire qui s'est installé en France, qui s'installe en Europe". Selon lui, la question de la lenteur des procédures d'asile est centrale, alors que l'assaillant est un réfugié syrien qui avait déposé une demande d'asile à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) à la fin du mois d'octobre, après son arrivée en France. "On voit bien que ces délais, alors qu'on avait tous les éléments, sont problématiques. Est-ce qu'il faut sept mois pour statuer sur la situation d'une personne ? On est là dans une faille profonde qu'il faut régler", a-t-il expliqué.

Pour le député des Alpes-Maritimes, il faut d'abord expulser "la personne et si elle gagne en appel, alors elle revient". Il préconise qu'en cas de refus d'une demande d'asile, l'appel "ne soit pas suspensif". "L'asile, trop souvent, est devenu la porte d'entrée légale pour l'immigration illégale", a-t-il martelé. Eric Ciotti est par ailleurs revenu sur sa proposition selon laquelle les demandes d'asile doivent être "examinées à l'extérieur" de la France.

Eric Ciotti, successeur d'Élisabeth Borne à Matignon ? Un scénario relevant "de la politique-fiction"

"On est dans l'opposition", a assuré Eric Ciotti, interrogé sur une éventuelle nomination comme chef de gouvernement en remplacement d'Élisabeth Borne, soulignant que "tout ça, c'est de la politique-fiction". "Cette question ne se pose pas. Ça voudrait dire que nous sommes dans une situation où nous avons la majorité ou que nos idées s'installent au gouvernement du pays", a-t-il évacué. Le patron du camp LR balaye également un éventuel pacte de gouvernement entre LR et la majorité présidentielle. "On n'est naturellement pas dans ce cadre et je ne vois pas comment on y serait, car on n'a pas un groupe majoritaire à l'Assemblée nationale". Alors que le chef de file de la droite a demandé à rencontrer Emmanuel Macron au sujet de l'immigration, il a "regretté" de ne pas avoir reçu "à ce stade" de réponse de la part du chef de l'Etat.

Présidentielle 2027 : "Je souhaite naturellement que Laurent Wauquiez soit le candidat" du parti LR

"Je souhaite naturellement que Laurent Wauquiez soit le candidat" du parti LR pour l'élection présidentielle de 2027, a confirmé Eric Ciotti. Le député des Alpes-Maritimes avait déjà fait du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes le candidat de son camp pour 2027. "Je l'ai dit avant mon élection, c'était cartes sur table", a-t-il répété, ajoutant que la "primaire ne (lui) paraissait pas être une bonne solution", au motif que celle-ci est "une source de division". "Nous travaillerons à l'automne sur une réforme de nos statuts", a-t-il expliqué. "Ce que j'ai proposé, c'est que le bureau politique de notre famille politique fasse une proposition et après les militants la ratifient", a-t-il ajouté.

Déserts médicaux : Eric Ciotti plaide pour le maintien de la "liberté d'installation" des médecins

"Il faut maintenir cette liberté d'installation", a lancé le président LR, alors qu'un amendement au texte du camp présidentiel pour lutter contre les déserts médicaux, porté par un groupe transpartisan d'élus venant de presque tous les groupes politiques, vise à remettre en question la liberté pour les médecins de s'installer dans des zones déjà bien pourvues en soignants. "Je crois en la liberté du médecin, je crois en la médecine libérale", a insisté Eric Ciotti. "Attention de ne pas aller dans un système de règles, de normes de coercition", a-t-il poursuivi en plaidant davantage pour des mesures "d'incitation".

La proposition de loi examinée cette semaine à l'Assemblée nationale contient d'ailleurs un article visant à inciter les jeunes médecins à s'installer dans les zones sous-dotées via une indemnité mensuelle. "On est dans un pays de liberté, ce mot liberté, il doit reprendre sa place", a lancé le président LR. "Je suis pour qu'on prône la liberté. C'est la liberté qui amène les réponses. Ce n'est jamais l'interdiction, la norme, la bureaucratie dont on crève aujourd'hui", a-t-il tranché.

Eric Ciotti veut "s'attaquer à la consommation" en placardant les noms des personnes arrêtées en possession de stupéfiants

Le patron de la droite veut "s'attaquer à la consommation" de stupéfiants en placardant les noms des personnes arrêtées en possession de drogues sur le site du ministère de l'Intérieur. "La situation, aujourd’hui, est dramatique", a-t-il affirmé. "La drogue, c'est aujourd'hui 3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France, c'est 100 000 personnes, 80 % des règlements de comptes sont liés à la drogue", a-t-il expliqué, avant d'ajouter que cette situation "gangrène nos territoires et pourrit notre jeunesse". "Si on ne s'attaque pas à la consommation, l'offre s'adaptera", a poursuivi le patron des LR pour qui "on a trop banalisé la consommation" de drogues. Pour les consommateurs, Éric Ciotti a par ailleurs préconisé d'augmenter l'amende forfaitaire de 200 à 1 000 euros.

Permis de conduire à 17 ans : "pourquoi pas", réagit Eric Ciotti, pour qui "il faut qu'on facilite l'accès au permis"

Le gouvernement envisage d'abaisser à 17 ans l'âge minimum pour passer son permis de conduire, selon les informations de franceinfo. "Pourquoi pas", a réagi Eric Ciotti, qui milite pour faciliter "l'accès au permis de conduire". "Ce qui est important, c'est qu'on facilite l'accès au permis de conduire. Aujourd'hui, le prix, le tarif, les délais pour l'obtenir sont trop souvent dissuasifs pour des jeunes qui ont peu de revenus", a-t-il expliqué. Il y a trois semaines, son parti a déposé une proposition de loi pour abaisser la limite d'âge non pas à 17 ans, mais à 16 ans.

--------------------

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 14 juin 2023 :

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.