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"D'ici cet été, l'Europe sera le plus gros producteur de vaccins au monde", selon Nathalie Loiseau

L'eurodéputée La République en marche et ex-ministre des Affaires européennes était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 3 avril 2021.

Article rédigé par franceinfo
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Nathalie Loiseau, eurodéputée LREM et ex-ministre des Affaires européennes, samedi 3 avril 2021 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Nathalie Loiseau, eurodéputée La République en marche (LREM) et ex-ministre des Affaires européennes était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 3 avril 2021. Lenteurs de l'Europe sur la vaccination contre le Covid-19, contrats avec les laboratoires, pass sanitaire... Elle répondait aux questions de Myriam Encaoua et Ersin Leibowitch.

Vaccination : "l'Europe a démarré en retard"

"L'Europe a démarré en retard, ça c'est incontestable", mais "d'ici cet été, l'Europe sera le plus gros producteur de vaccins au monde", explique Nathalie Loiseau. "Il y a deux leçons à tirer de ce retard de mon point de vue, assure la députée européenne. On n'avait pas donné de compétences de santé à l'Europe et aujourd'hui on le regrette. On a commencé à le faire avec le nouveau budget qui a démarré, on vient de donner 5 milliards d'euros à l'Europe mais il faut recruter, il faut savoir faire."

Pendant très longtemps beaucoup de nationalistes disaient : moins l'Europe s'occupe de choses, le mieux on se porte. Au sens propre, c'était faux.

Nathalie Loiseau

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Pour Nathalie Loiseau, la deuxième leçon, c'est le manque de politique industrielle européenne : "L'Europe a commandé, elle a fait du commerce, elle a acheté, mais elle n'a pas produit". "Oxford, qui a réussi à découvrir un des vaccins dont nous avons besoin, est une des universités européennes qui bénéficiaient le plus des fonds de recherche européens. Quand j'entends le nationalisme vaccinal de Boris Johnson dire : 'C'est parce que nous sommes sortis de l'Union européenne que nous y sommes arrivés', c'est le contraire. C'est parce que l'Europe avait financé des labos partout. Parfois les labos français ont été très timides pour demander des financements européens."

"Depuis des années, les labos ont sous-investi dans la recherche"

"Ce qui est clair c'est que depuis des années, les labos ont sous-investi dans la recherche. J'espère qu'avec ce qui s'est passé, on a un autre regard", souligne la députée européenne LREM. "Plusieurs labos ont joué la transparence. Les contrats avec Moderna, on les a vus, Pfizer, on les a vus. Il y a un labo qui continue de ne jamais répondre clairement aux questions qu'on lui pose, c'est AstraZeneca", affirme Nathalie Loiseau. AstraZeneca a-t-il vendu plusieurs fois les mêmes doses ? L'eurodéputée répond que le laboratoire n'a pas su convaincre l'Union européenne que ce n'était pas le cas et que c'est pour cela qu'elle n'est pas restée les bras croisés.

A propos du vaccin russe Spoutnik V, la députée européenne explique que s'il "est homologué par l'Agence européenne des médicaments, pourquoi pas. Surtout si l'on sait s'il est efficace, s'il est sans danger et si on peut le produire massivement. Pour le moment on n'a aucune réponse à ces trois questions. Pour le moment la Russie peine à produire son vaccin. Est-ce qu'il faut l'écarter pour autant ? Sans doute pas."

Le pass sanitaire, "un moyen de créer de la confiance"

Y aura-t-il un passeport vaccinal pour sortir des frontières européennes ? "Au moment où nous sommes en train de travailler à la circulation des Européens cet été, parce que nous avons tous envie d'accueillir des touristes et de voyager en Europe, nous essayons de travailler à un pass sanitaire qui permettrait de circuler en confiance à travers le territoire de l'Union européenne."

"Pour le moment on passe les frontières dans des conditions très restrictives", relève Nathalie Loiseau. "C'est très lourd, très restrictif. Je vais à Bruxelles pour le travail : ce sont au moins deux tests PCR par semaine. Il faut trouver un moyen de créer de la confiance, d'avoir un document qui permette de dire soit 'j'ai eu la Covid, soit j'ai été vacciné par un vaccin reconnu par l'UE, soit j'ai fait des tests PCR'. C'est pour desserrer les contraintes et dans un pays qui vit autant du tourisme que le nôtre, je pense que c'est nécessaire", conclut Nathalie Loiseau.

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du samedi 3 avril 2021 :

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