Clémentine Autain veut un "big bang à gauche" pour "déjouer le scénario infernal" d'un duel Macron-Le Pen
La députée La France insoumise, invitée de franceinfo mardi 9 juillet, a réuni à Paris plusieurs centaines de personnes - intellectuels, syndicalistes, militants associatifs et politiques - avec l'espoir de faire émerger "une gauche écologiste populaire".
"Je ne me réfère pas au big bang de Michel Rocard", a prévenu Clémentine Autain, invitée du "8h30 Fauvelle-Dély", mardi 9 juillet. La député La France insoumise de Seine-Saint-Denis avait appelé le 30 juin à un "big bang à gauche" au cours d'un meeting au cirque Romanès à Paris. "Comparaison n'est jamais raison. Les termes reviennent parfois dans l'histoire. C'est l'histoire qui est comme ça. [...] par contre, cela dit le niveau auquel il faut se placer pour arriver à une proposition politique qui permette de déjouer le scénario infernal qui est devant nous" affirme la députée, faisant référence au duel Macron-Le Pen qui semble s'installer dans le paysage politique.
Il faut s'ouvrir sur la société parce que ce que l'on appelle le peuple de gauche n'est pas mort. Il existe. Les idées, les courants, les imaginaires, le courant politique lui-même ne sont, à mon avis, pas morts dans la société
Clémentine Autainà franceinfo
Ce "big bang" ne peut pas être non plus, selon elle, une copie de la gauche plurielle : "D'abord parce que les expériences de la gauche au pouvoir ces trente dernières années n'ont pas été suffisamment concluantes pour qu'on s'en serve comme modèle, pour le dire avec euphémisme. Deuxième point, c'est que les organisations politiques de gauche aujourd'hui sont essoufflées d'une certaine manière et donc n'ont pas l'énergie, la force propulsive qui ferait qu'un simple cartel électoral au sommet permettrait de trouver le sésame", a expliqué Clémentine Autain.
Violences faites aux femmes : "de la com' !"
Pour Clémentine Autain, après les annonces de Marnlène Schiappa sur les mesures de lutte contre les violences faites aux femmes, le compte n'y est pas. Elle dénonce ce mardi "une opération de pure communication". "Ce que nous attendons, ce sont des mesures sonnantes et trébuchantes qui permettent de passer un cap dans la lutte contre les violences faites aux femmes", a-t-elle poursuivi.
La député LFI de Seine-Saint-Denis a également dénoncé l'emploi du mot "Grenelle" par la secrétaire d'État pour annoncer ses mesures : "Cette expression est particulièrement impropre. Je voudrais rappeler que les accords de Grenelle, c'est en 68 et c'est par exemple des mesures de type 35% d'augmentation du Smic. C'est juste pour se rendre compte ce que signifie le terme de Grenelle en termes d'ampleur", a rappelé Clémentine Autain.
Un gouvernement "incapable d’écouter la colère des enseignants"
Clémentine Autain a apporté son soutien aux correcteurs grévistes du baccalauréat 2019 et estime que si le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, "avait écouté les enseignants peut-être qu'ils n’auraient pas eu recours à ce type de mesures". La députée de Seine-Saint-Denis critique la réforme du baccalauréat qui "s’annonce de façon tout à fait autoritaire, par décrets". Une réforme qui prévoit plus de contrôle continu, ce qui va entraîner, selon elle, "un creusement des inégalités : si vous avez un contrôle continu, quand vous allez vouloir faire vos études supérieures, on va regarder d’où vous venez et le bulletin n’aura pas la même valeur suivant l’établissement d’où vous venez. Alors que le système actuel permet d’anonymiser et donc d’avoir un résultat qui tend davantage vers l’égalité", affirme-t-elle.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Politique" du mardi 9 juillet 2019 :
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