Cadeaux de Noël : "L'interdit de revendre quelque chose qui a été offert est en train d'être levé" par les Français, analyse un économiste
Philippe Moati, économiste, co-fondateur de l’Observatoire société et consommation (ObsoCo), était l'invité du 8h30 franceinfo, mardi 26 décembre 2023. Revente des cadeaux de Noël, pouvoir d'achat des Français et chute de la maison Casino... Il répondait à Marie Bernardeau et Jean-François Achilli.
Noël : "10 % des Français affirment avoir revendu un cadeau acquis lors de précédentes fêtes"
"L'interdit de revendre quelque chose qui a été offert est en train d'être levé pour beaucoup de nos concitoyens", affirme Philippe Moati. Alors que le Noël 2023 vient à peine de se terminer, des milliers de cadeaux sont déjà proposés à la revente sur des sites spécialisés. Selon une enquête ObSoCo, "10% des Français affirment avoir revendu un cadeau acquis lors de précédentes fêtes", explique l'économiste.
La revente du cadeau de Noël est un phénomène qui prend "très clairement" de l'ampleur, selon lui. "Les normes sociales qui, quelque part, créent un interdit de revendre quelque chose qui a été offert, sur le plan éthique, ça peut questionner, cet obstacle est en train d'être levé pour beaucoup de nos concitoyens", analyse-t-il.
Quelque 23% de Français, soit plus de 9,5 millions de personnes, prévoient de revendre leurs cadeaux de Noël, alors qu'ils étaient 17% l'an dernier et seulement 11% en 2011, selon le 13e baromètre Kantar réalisé pour eBay. "Pour beaucoup, c'est une occasion de se remettre à flot", explique Philippe Moati, mais "c'est aussi pour d'autres l'opportunité de se débarrasser d'un produit qui ne sert à rien", ajoute-t-il.
En moyenne, le Français offre 6,5 cadeaux, selon une enquête ObSoCo. "29 % des Français nous disaient qu'ils avaient reçu un cadeau dont ils ne savaient pas quoi faire", indique-t-il. "Il y a une forme de gaspillage et le fait de revendre un produit qui ne sert à rien, finalement c'est ce n'est pas idiot".
Achats de fin d'année : "Les Français ont annoncé a priori des montants moins élevés"
Par ailleurs, la question du pouvoir d'achat semble avoir freiné le consommateur en cette période de Noël, constate Philippe Moati. Selon lui, plusieurs études d'intention montrent que les Français ont mis le frein à main : "Elles convergent autour du constat que les Français ont annoncé a priori des montants moins élevés que les années précédentes", dit-il.
Manifestement, la conjoncture économique a ralenti "les Français dans leur enthousiasme, dans l'achat de cadeaux, dans la préparation des fêtes, la décoration, les repas, etc.", précise-t-il. "Dans la grande distribution, les ventes de champagne, jusqu'aux derniers jours, avaient du mal à décoller, pareil pour le foie gras. Tous les aliments festifs un peu chers avaient du mal à décoller"..
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