"La police de sécurité du quotidien s'adapte à la réalité socio-économique du terrain" déclare Gérard Collomb
Le ministre de l'Intérieur, invité jeudi de franceinfo, a expliqué que la présence de la police au quotidien prendra "des formes différentes, parce que la France est diverse".
Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, invité jeudi 19 octobre de franceinfo, a assuré que la police de sécurité du quotidien, dont la mise en place a été confirmée mercredi par Emmanuel Macron, sera différente de la police de proximité "expérimentée par Jospin". "Ce qu'on veut faire, c'est une police qui soit présente dans les cités, sur le terrain, mais qui remplisse son véritable rôle de police", a souligné le ministre de l'Intérieur.
La police de sécurité du quotidien prendra des "formes différentes, parce que la France est diverse", a-t-il ajouté. "La police sera différente suivant que l'on sera par exemple dans le quartier paupérisé d'une grande ville, suivant qu'on sera dans la périphérie, ou suivant qu'on sera dans une zone rurale. Elle s'adapte à la réalité socio-économique du terrain", a souligné Gérard Collomb.
Mélenchon et Castaner visés par l'ultra droite ? "Les cibles n'étaient pas si précises"
Appelé à réagir aux déclarations de Jean-Luc Mélenchon qui regrette de ne pas avoir été informé d'avoir été visé, parmi d'autres cibles potentielles, d'un projet d'attentat de l'ultra droite, le ministre de l'Intérieur a précisé que "les cibles n'étaient pas si précises que cela". "On voulait arrêter toute la bande", a-t-il justifié, en assurant que les personnes citées dans le projet étaient "elles-mêmes protégées pendant tout ce temps".
Selon Gérard Collomb, le risque n'était pas très important : "Ce n'était pas le bande la plus sérieuse arrêtée au cours des derniers temps."
Jean-Luc Mélenchon a demandé au ministre de l'Intérieur la fermeture du local de l'association d'extrême droite, Action française, installée à Marseille depuis 2014. Le député des Bouches-du-Rhône assure que le "quotidien des habitants" est dégradé par des "menaces et agressions physiques". "J'alerterai la police", a répondu Gérard Collomb. "La police fera une enquête et la justice tranchera. Nous sommes dans un État de droit et nous essayons de nous y conformer".
Une demande d'asile étudiée en "six mois"
Gérard Collomb a souhaité "un changement de procédure" concernant les demandes d'asile. L'objectif, selon le ministre de l'Intérieur, sera "de faire en sorte que les procédures d'asile se fassent en six mois". Le dossier est à l'étude, conjointement avec le ministère de la Justice. "Cela aura un double avantage : en six mois, celles et ceux qui sont réfugiés, qui viennent de terrains de guerre, qui sont des réfugiés politiques, sauront qu'ils pourront avoir l'asile et commenceront à pouvoir s'intégrer dans la société française. Et les autres, qui n'ont pas droit à l'asile, nous pourrons les expulser", a-t-il expliqué.
Selon Gérard Collomb, "13 000 personnes" ont été reconduites à la frontière l'an passé, "alors que vous avez 85 000 demandes d'asile".
"François Hollande avait 5 ans" pour agir
Le ministre de l'Intérieur a répondu aux critiques de François Hollande, qui a récemment fustigé la politique du gouvernement en matière fiscale. "Je constate que François Hollande ne renoncera jamais. Je suis sûr que dans 20 ans on aura encore François Hollande qui commentera l'actualité. Il avait cinq ans pour agir, pour transformer la France, il aurait dû le faire à ce moment-là", a répliqué le ministre de l'Intérieur.
"Les résultats d'une politique, je les juge à la transformation de la vie quotidienne des gens", a-t-il ajouté. "Si dans 3-4 ans, les gens vivent mieux, on dira que cette politique a réussi (...) Moi, je suis plutôt optimiste."
La différence entre "le flirt" et "l'imposition"
Appelé à réagir à l'affaire Harvey Weinsteinaux et aux témoignages qui se multiplient sur les réseaux sociaux avec le hashtag #BalanceTonPorc, Gérard Collomb a estimé qu'"entre le fait de pouvoir flirter et le fait de pouvoir harceler, il y a des différences". "Quand vous voyez le producteur de cinéma [Harvey Weinstein], ce n'était pas du flirt, c'était véritablement de l'imposition. Là, il y a une barrière qui doit être mise de manière extrêmement ferme", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs indiqué que les policiers allaient être dotés de "tablettes numériques" à partir desquelles ils pourront "mettre des amendes immédiatement", afin de lutter contre le harcèlement de rue. Cette procédure "simplifiée" permettra, a dit le ministre, de prendre les coordonnées de la personne mise en cause, de regarder si elle a déjà été fichée et de de la déférer tout de suite en garde à vue et ensuite introduire une action judiciaire.
Regardez l'intégralité de l'intervention de Gérard Collomb sur franceinfo le 19 octobre 2017.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.