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Jean-Christophe Lagarde redoute "un panurgisme parlementaire" des députés de la majorité

Le président de l'UDI, invité de franceinfo mardi, a reproché aux députés de La République en marche de ne pas intervenir à l'Assemblée, de "s'enfermer et de se caporaliser entre eux".  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI.  (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Le président de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), invité de franceinfo mardi 11 juillet, a reproché au groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale de ne pas débattre. "C'est un risque pour le gouvernement lui-même", a déclaré Jean-Christophe Lagarde"Il faut qu’il y ait une Assemblée nationale, en face, pour jouer le rôle de contre-pouvoir. Sinon, on risque toutes les dérives, toutes les erreurs, tous les excès."

"Le comportement des députés de La République en marche dans l’hémicycle, en commission, fait craindre un panurgisme parlementaire qui effacerait toute capacité de débat", a estimé le patron de l'UDI. Les élus du groupe qui détient la majorité absolue "suivent aveuglément ce que dit le ministre", a-t-il constaté. "Le boulot de parlementaire, c’est de le contrôler, de l’impulser, de corriger le tir, de débattre avec lui." Pour l’instant ce n’est pas ce qu’on a vu", a-t-il reproché à ces députés ajoutant qu'il espère une évolution. "Si c’est totalement caporalisé entre eux, c’est un risque", a-t-il déclaré. 

François Hollande : "humilié"

Interrogé sur Emmanuel Macron, Jean-Christophe Lagarde a estimé qu'il avait "bien réussi son entrée en fonction", commettant "peu d'erreurs". Le président de l'UDI a dit en avoir relevé une : la convocation du Congrès, auquel il a refusé d'assister. "C’est maintenant qu’on va rentrer dans la vérité", a-t-il tempéré. Sur la fonction présidentielle, Jean-Christophe Lagarde a taclé François Hollande en déclarant "avoir eu honte". "On a eu tellement honte pendant cinq ans de François Hollande. Oui, moi j’avais honte quand je le voyais. Quand je le vois aussi humilié quand il y a des sommets internationaux où on voit qu’il ne compte pas, ce n’était pas bon pour la France", a-t-il insisté.

Pourquoi n'a-t-il pas porté ces critiques pendant le quinquennat précédent ? "Il était le chef de l’Etat et je n’aime pas abaisser mon pays", a répondu Jean-Christophe Lagarde.

Réforme de la taxe d'habitation : "deux arnaques"

La proposition du gouvernement de supprimer la taxe d'habitation n'est pas réaliste, a estimé le président de l'UDI et député de Drancy, en dénonçant "deux arnaques". Jean-Christophe Lagarde redoute que la compensation versée aux collectivités n'augmente pas au fil des années. "Ce sera 10 milliards en 2017, 10 milliards en 2027."

Jean-Christophe Lagarde se demande aussi où l'Etat prendra la compensation. "Ce qu’on va nous donner d’une main, il faudra le retrouver de l’autre si on ne veut pas augmenter les déficits." Jean-Christophe Lagarde fait une autre proposition, "la fusion" de deux impôts, les taxes d'habitation et foncière, en les plaçant "sous conditions de ressources".

Avec certains Républicains, "une maison commune"

"Nous avons besoin de construire une autre force politique qui puisse rassembler le centre et la droite progressiste", a déclaré Jean-Christophe Lagarde. "Une maison commune pour des gens capables de ne pas être sectaires." Il s'est dit proche du co-président du groupe "Les constructifs", Franck Riester, "libéral, pro-européen, humaniste, alors, dit-il, que chez les Républicains, certains ne partagent ces convictions-là. Par rapport à La République en Marche, "nous voulons être constructifs, libres et responsables, libres totalement de dénoncer ce qui ne va pas ou de proposer", a ajouté le chef de file de l'UDI.

Regardez l'intégralité de l'entretien de Jean-Christophe Lagarde sur franceinfo le mardi 11 juillet 2017.

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