Emmanuel Macron est dans une "logique de recherche du plébiscite", selon Stéphane Le Foll
L'ex-ministre de l'Agriculture a dit redouter qu'avec un président "qui décide de tout", naissent "des humiliations et des frustrations", qui "ne suscitent que de la radicalité".
Le député socialiste Stéphane Le Foll, invité de franceinfo mardi 24 avril, voit chez Emmanuel Macron "une forme de logique de recherche du plébiscite". "Il faut que les projets politiques soient portés de manière collective. L'autorité ou l'hyper-autorité d'aujourd'hui n'est pas la solution dans une démocratie", a déclaré l'ex-ministre de l'Agriculture, sous François Hollande.
"Il y a une volonté de s'approprier totalement les choix, de les défendre soi-même. On est dans une forme de logique de recherche du plébiscite", a estimé Stéphane Le Foll. "Cela change de l'attitude de François Hollande qui était beaucoup plus parlementariste", a-t-il souligné. L'ex-ministre de l'Agriculture a dit redouter qu'avec un président "qui décide de tout", naissent "des humiliations et des frustrations", qui "ne suscitent que de la radicalité".
"Se battre tous les jours contre l'antisémitisme"
Appelé à donner sa position sur le manifeste "contre le nouvel antisémitisme" publié dimanche 22 avril dans le journal Le Parisien, Stéphane Le Foll s'est mis en retrait. "Je n'aurais pas signé cet appel", a-t-il déclaré. "Oui, dans la montée de l'islam identitaire et radical et terroriste, il y a de l'antisémitisme, mais c'est quelque chose qui est partagé au-delà", a affirmé le député de la Sarthe.
"Ce premier texte a eu le mérite de faire bouger les choses, analyse Stéphane Le Foll. En revanche, "dire que l'antisémitisme est aujourd'hui [connecté] directement à une montée nouvelle, liée au terrorisme et à cet islam identitaire, c'est réducteur."
L'ancien ministre de l'Agriculture estime que "l'antisémitisme est une bataille sur laquelle chacun doit se positionner, toute religion confondue... et les laïcs [aussi]. Il faut se battre tous les jours contre les actes antisémites".
SNCF : "une mauvaise réforme"
L'ex-porte-parole du gouvernement, sous François Hollande, a justifié son vote "contre" la réforme de la SNCF. "Je considère que le changement de statut de la SNCF a été posé comme un préalable alors qu'il n'y avait pas besoin. C'est une mauvaise réforme", a-t-il déclaré.
"Il y avait une volonté de stigmatiser et de laisser croire, c'est politiquement une stratégie, que c'était le statut des cheminots qui était la cause de tout", a poursuivi l'ex-ministre de l'Agriculture.
"Surpris" par Manuel Valls
Manuel Valls sera-t-il candidat la mairie de Barcelone, à la demande de Ciudadanos, un parti espagnol de centre droit, social-libéral ? L'ex-Premier ministre y "réfléchit". "On est dans un choix politique qui est lourd de conséquences. Il y a toute une histoire qui se tourne d'un seul coup. Après tout ce qui a été dit et tout ce que j'ai entendu en tant que ministre, et que je n'ai pas toujours partagé, je suis un peu surpris", a répondu Stéphane Le Foll.
"Cela me choque dans le sens où il a été Premier ministre de la France, qu'il s'est engagé sur les questions de la République", a-t-il expliqué.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Stéphane Le Foll sur franceinfo le 24 avril 2018.
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