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Emmanuel Macron "a dit à l'Eglise, mettez-vous en marche", selon Richard Ferrand

Le président du groupe LREM à l'Assemblée, mardi, a défendu le discours d'Emmanuel Macron devant la Conférence des évêques de France, estimant que le chef de l'Etat, dans "son rôle de rassembler", a "incité à l'engagement". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Richard Ferrand, député du Finistère, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, invité de franceinfo mardi 10 avril 2018. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Richard Ferrand, président du groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, a répondu sur franceinfo, mardi 10 avril, aux critiques de la gauche visant Emmanuel Macron, après son discours devant la Conférence des évêques de France.

Selon le député du Finistère, le président de la République a dit que "nous sommes un État laïc, notre société ne l’est pas pour autant, que nous défendons cette liberté de croire, que sans doute les liens ont pu se distendre". "Le président de la République a incité à l’engagement, comme il le fait à chaque fois qu'il s'exprime, dans le rappel des règles de la République", a ajouté Richard Ferrand.

"Au fond, il a cette phrase, n'attendez rien de moi, mais moi j'attends beaucoup de vous. Cela signifie que la société française attend de tous ses corps constitués qu'ils s'engagent. Quant à lui [Emmanuel Macron] il est le garant de la laïcité de l'État. Au fond, il disait à l'Eglise, mettez-vous en marche", a développé le patron des députés LREM. "Que le président veuille faire dans l'œcuménisme, ce qui est son rôle de rassembler, je trouve que c'est plutôt à son honneur", a ajouté Richard Ferrand, insistant sur le fait qu'il "faut rester un peu calme" et "ne pas s’accrocher à une phrase pour en faire des exégèses, surtout en cette matière complexe, élaborée, de relation entre l’État et les Eglises". "Il n'y a rien d'attentatoire" à la loi de séparation entre les Eglises et l'État, a-t-il notamment répondu à la députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, qui a évoqué mardi sur franceinfo "un florilège qui foule au pied l'esprit de la loi de 1905". 

"Des relations franches" avec l'Arabie saoudite

Interrogé sur la visite du prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane en France, Richard Ferrand a estimé qu'"il faut entretenir avec l'Arabie saoudite comme avec les pays du Golfe, ne serait-ce que pour l'équilibre régional et mondial, des relations claires, franches et amicales".

Amnesty international lance un appel contre la vente d’armes à l’Arabie saoudite. "Moi, je ne vois pas pourquoi cela serait interdit", a réagi le député du Finistère.

Le souhait d'"un accord" sur la réforme des institutions

Par ailleurs, appelé à répondre aux critiques du président du MoDem, François Bayrou, sur la réforme institutionnelle qualifiée d'"escamotage" lundi sur BFMTV, Richard Ferrand a assuré que "l’essentiel, c’est de tenir nos engagements""Moins 30% de parlementaires, une dose de proportionnelle et la limitation du cumul dans le temps. Cela nous allons le tenir. Après, il est normal qu’il y ait des discussions. Il faut trouver un accord avec le Sénat, ensuite sur les modes de scrutin, il n'est pas utile de réviser la Constitution, cela peut se faire par la loi. Donc, mieux vaut arriver à un accord", a-t-il estimé.

Une taxe pour "les transporteurs" et non les producteurs 

À propos d'une "contribution" des transporteurs routiers au financement des infrastructures de transport discutée au Parlement "dans les prochaines semaines", selon la ministre des Transports Elisabeth Borne, Richard Ferrand approuve le principe, qu'il différencie de l'écotaxe, "retoquée avec raison". "Je ne vois pas ce qu’il y aurait d’extravagant" à faire payer une taxe aux poids lourds de passage qui "défoncent les routes françaises que le contribuable français est le seul à payer", a réagi le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale. "Le seul enjeu est que cette affaire-là soit régionalisée, ne porte pas sur les chargeurs, pas sur les producteurs, pas sur les choses transportées, mais sur les transporteursa déclaré Richard Ferrand. Il faut que l'on prenne en compte les régions périphériques qui n'ont pas d'autres moyens pour transporter ce qu'ils fabriquent que les voies de transport."

Regardez l'intégralité de l'entretien de Richard Ferrand sur franceinfo le 10 avril 2018.

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