Baisse des dotations aux collectivités : le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis dénonce un "petit coup de poignard"
Invité sur franceinfo, Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis a qualifié la baisse des dotations pour les collectivités locales prévues par le gouvernement de "coup de poignard dans le dos".
La baisse des dotations de 300 millions d'euros pour les collectivités locales prévues par le gouvernement est "un petit coup de poignard dans le dos au coeur de l'été insupportable en terme de méthode, et qui risque d'avoir des conséquences, pour les collectivités les plus fragiles", notamment "rurales", a réagi ce mardi sur franceinfo Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis. "Le 17 juillet [lors de la conférence nationale des territoires], le Président et le Premier ministre nous ont fait le coup du serpent Kaa dans le Livre de la jungle qui dit à Mowgli, 'Ayez confiance' : je ne croyais pas si bien dire...", insiste Stéphane Troussel.
50 millions d'euros dont les crédits sont gelés
Le président du conseil départemental a expliqué qu'il existait trois types de dotations, et, parmi elles, sur son territoire, un "fond de soutien à l'investissement local". Il serait destiné par exemple au parc de la poudrerie à Sevran. "Le préfet m'avait déjà dit que ce fond-là serait activé pour que l'Etat participe à la rénovation" de ce parc, a affirmé Stéphane Troussel. "Je ne sais pas si des investissements possibles ne seront pas remis en cause", s'est-il inquiété.
Autre catégorie de dotation touchée, celle destinée à la politique de la ville : "Là, ce sont près de 50 millions d'euros dont les crédits sont gelés pour soutenir les projets associatifs", a dénoncé le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis.
"Quand j’entends la préparation de ce budget 2018 qui se fait vers un peu plus d’austérité encore (…) il y a des annonces qui sont faites aux citoyens sur les baisses mais si c’est moins de service public, de crèches, moins d’investissements, est ce que c’est la dégradation du service public qui nous attend", s'est-il interrogé, indigné.
Condamnation #Herrou "Sur ces questions migratoires, notre pays, et nos dirigeants ne sont pas à la hauteur" réagit Stéphane Troussel pic.twitter.com/ErpUdWicbA
— franceinfo (@franceinfo) 8 août 2017
L'agriculteur militant Cédric Herrou, principale figure de l'association d'aide et de défense des migrants Roya Citoyenne, près de Vintimille en Italie, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour aide à l'immigration clandestine ce mardi par la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Invité à réagir sur ce sujet, Stéphane Troussel estime que sur les questions migratoires, "notre pays et nos dirigeants ne sont pas à la hauteur de la situation". "Il faut dire à nos concitoyens, ajoute-t-il, que cette question des flux migratoires sera une question centrale dans les années qui viennent."
"Il faut voir le poids des évolutions démographiques. En 2050, un jeune sur trois entre 15 et 29 ans sera africain", a-t-il souligné. "Il faut que les dirigeants soient lucides et disent à l’opinion publique que c’est une question que nous allons prendre à bras-le-corps, ce n’est pas le cas aujourd’hui", a-t-il regretté.
Dans son département, le 93, les mineurs non accompagnés sont de plus en plus nombreux. "Nous sommes passés de 700 à un rythme qui va aller à 1200 à la fin de l’année", a expliqué Stéphane Troussel. "J’ai interpellé le gouvernement, on ne peut pas laisser les collectivités et donc le contribuable, seules face à cette situation. Et là, je n’ai pas de réponses", a-t-il lancé.
Les JO, un "accélérateur de transformation"
Paris est quasi assurée d'accueillir les Jeux olympiques de 2024. L'obtention des JO doit être officiellement décidée le 13 septembre à Lima, au Pérou. "Il faut rester mobilisés", a assuré Stéphane Troussel. "J’ai souhaité engager très vite notre département dans cette belle aventure", a-t-il souligné. "C’est une manière d’écrire une nouvelle page du destin commun entre Paris et sa banlieue, entre Paris et la Seine-Saint-Denis", a affirmé Stéphane Troussel, ajoutant, "c’est un véritable accélérateur de transformation pour notre territoire".
Il se dit "enthousiaste et exigeant" sur l'organisation des JO en région parisienne. "Nous avons conçu un projet qui d’abord est pensé pour les habitants de la Seine-Saint-Denis après les jeux", a-t-il insisté. "Le village olympique, le village des médias, la piscine de water-polo à la Courneuve-Saint Denis, ce sont des aménagements, des équipements qui sont pensés surtout pour les habitants au lendemain des Jeux", a-t-il précisé.
"Un élève sur deux qui arrive en 6e ne sait pas nager" et cela est "insupportable", pour Stéphane Troussel. "J'ai proposé d’avoir un grand plan départemental pour construire et rénover des piscines municipales, pour accompagner ce projet", a-t-il souligné. Concernant la polémique sur les coûts qui seraient trop élevés, il se défend : "Il y a 5 % seulement des équipements à construire", a-t-il insisté. "Nous avons voulu des équipements qui soient économiquement raisonnables et écologiquement responsables", a-t-il ajouté.
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