Mobilisations propalestiniennes : "J'espère qu'on a renoué avec ce qui doit être l'esprit" de Science Po Paris, déclare le député PS Jérôme Guedj après le débat interne
"C'était de qualité et c'était la possibilité pour chacun de discuter dans une école où malheureusement, ces dernières semaines, chacun était dans son couloir", a réagi Jérôme Guedj, député socialiste de l'Essonne, après le débat interne au sein de Sciences Po Paris qui a été secoué par des manifestations propalestiniennes.
Il s'agissait d'un débat strictement interne, réservé aux étudiants et aux salariés qui avait été annoncé vendredi par la direction, à l'issue de plusieurs heures de discussions avec les étudiants mobilisés pour la cause palestinienne. "J'espère qu'on a renoué avec ce qui doit être l'esprit de cette école, celui du débat et de la dispute apaisée. J'espère qu'on va pouvoir avoir dans cette école le courage de la nuance", même si "ce n'est pas gagné", a ajouté Jérôme Guedj, professeur et également membre de conseil de l'institut de Sciences Po.
"On ne peut pas défendre une cause au détriment de l'universalité"
Après ce débat interne, il y a un sit-in dans le hall de Sciences Po et un étudiant en grève de la faim. "S'il y a des gens qui décident d'être jusqu'au-boutistes ?", lance Jérôme Guedj. "Que des étudiants se mobilisent à Sciences Po en solidarité avec les Palestiniens, je trouve ça parfaitement légitime. Dans mon engagement politique, je défends la solution à deux Etats, je suis pour un cessez-le-feu et la protection des civils palestiniens", mais "cette mobilisation-là ne peut pas créer des tensions et un malaise".
"On a entendu des étudiants dire qu'il y a 80 signalements pour des propos antisémites et des situations de malaise ou d'hostilité. On ne peut pas défendre une cause au détriment de l'universalité. Il y a des signalements qui ont été faits, il y a des investigations qui sont en cours. Il y aura des saisines de la commission disciplinaire et c'est légitime", détaille Jérôme Guedj.
"Il faut défendre la liberté académique à Sciences Po, la liberté d'expression comme dans toutes les universités. Je n'ai jamais appelé à quelque interdiction de rassemblement que ce soit à Sciences Po ou dans d'autres universités."
Jérôme Guedj, député PS de l'Essonneà franceinfo
Il y aura des examens la semaine prochaine, "j'espère que les étudiants de Sciences Po ne vont pas empêcher leurs collègues de passer leurs examens et c'est le prof qui parle". Interrogé sur une éventuelle intervention des forces de l'ordre, Jérôme Guedj répond qu'il "n'aime pas la police dans les universités, c'est vraiment en dernier recours". Que les étudiants "manifestent, qu'ils occupent pour ceux qui le veulent" mais "je ne leur recommande pas la grève de la faim, on est dans là dans un jusqu'au-boutisme contre-productif".
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