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Bonus-malus sur le recours aux CDD : en France, "on abuse des contrats précaires" assure le député LREM Roland Lescure

Roland Lescure ne veut "pas éradiquer les CDD" mais estime que "l'employeur doit payer pour le coût social" que ces contrats impliquent.

Article rédigé par franceinfo
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Roland Lescure, député LREM des Français établis hors de France, invité de franceinfo vendredi 9 novembre.  (FRANCEINFO/RADIOFRANCE)

"L’objectif n’est pas d’éradiquer les CDD mais de faire en sorte que quand un employeur emploie quelqu’un sur un contrat précaire, il paie pour le coût social qui va avec. Parce que la précarité a un coût social", estime Roland Lescure, le député LREM des Français d’Amérique du Nord et président de la Commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale, invité du 19h20 politique de franceinfo, vendredi 9 novembre.

franceinfo : C’est possible de faire le permis de conduire moins cher, comme l'a annoncé Emmanuel Macron ?

Roland Lescure : En tout cas, c’est souhaitable parce qu’en France on a une assignation à résidence dans la campagne. Les jeunes, pour pouvoir avoir un boulot, il faut qu’ils aient de la mobilité, notamment dans les territoires où on nous reproche de ne pas suffisamment aider à l’obtention d’un véhicule. Il faut aider les jeunes à pouvoir conduire et aller chercher un job et ensuite pouvoir y aller et en revenir. Et quand c’est souhaitable, je pense que c’est possible. Je suis sûr qu’il y a des moyens d’aider les jeunes à obtenir leur permis plus rapidement. Aujourd’hui, on a une annonce forte, qui je pense concerne tout le monde, donc il faut qu'on se mette en mode solution. Savoir comment on fait dans les détails, et on va y travailler dans les semaines qui viennent pour mettre en musique la parole présidentielle.

Le président veut aussi instaurer un malus financier pour les entreprises qui emploient trop de CDD. Vous êtes d’accord, même si ça va à l’encontre du projet libéral de LREM ?

Je pense qu'il faut repenser le projet libéral du 21e siècle. Ce n’est pas de l’ultra-libéralisme mais du libéralisme raisonnable, qui tient compte des grands défis du 21e siècle. La précarité du travail, c’en est un. On a aujourd’hui des jeunes qui sont trimballés de jobs en jobs. On abuse des contrats précaires. L’objectif n’est pas d’éradiquer les CDD mais de faire en sorte que quand un employeur emploie quelqu’un sur un contrat précaire, il paie pour le coût social qui va avec. Parce que la précarité a un coût social. Les jeunes qui sont dans ces jobs ont plus de mal à récupérer de la protection sociale, à s’inscrire dans la durée vis à vis d’un logement, d’une voiture.

À propos de la mobilisation contre la hausse des prix des carburants le 17 novembre, François de Rugy a dit : “Ce n’est pas la rue qui fait la loi”. Êtes-vous d’accord avec lui ?

Il y a de la colère et elle est légitime mais je ne suis pas pour les blocages, car je préfère qu’on fasse avancer la France plutôt que la mettre à l’arrêt. On garde le cap et l’objectif, quand même, c’est que la transition écologique ait lieu. Ensuite, il y a des populations fragilisées qu’il faut accompagner. On est un petit groupe de députés qui passons en revue un certain nombre de propositions et j’espère que dans les jours qui viennent, peut-être la semaine prochaine dans le cadre du débat parlementaire, on pourra proposer des choses et tant qu’à faire, les voter.

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