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Allocution d’Emmanuel Macron : "Il ne m’a pas convaincue" réagit sur franceinfo Marine Le Pen

Marine Le Pen est sceptique après l'allocution d'Emmanuel Macron, le 13 avril. Pour la présidente du Rassemblement National, le chef de l'Etat et son gouvernement ne préparent pas convenablement le déconfinement. 

Article rédigé par franceinfo, Jean-François Achilli
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, invitée de franceinfo le 14 avril 2017. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Emmanuel Macron "ne m’a pas convaincue pour une raison simple : je réclame depuis de nombreuses semaines un confinement offensif, c’est-à-dire une stratégie offensive qui fasse que pendant qu’on est en confinement, on prépare le déconfinement", réagit mardi 14 avril Marine Le Pen, invitée du 18h50 politique de franceinfo. 

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Après l’allocution du chef de l’État le 13 avril, qui a déclaré que le confinement devait continuer jusqu’au lundi 11 mai, la cheffe du Rassemblement National (RN) n’a pas caché son scepticisme quant aux annonces présidentielles : "J’ai le sentiment que lorsque l’on sortira de ce confinement, il ne se sera rien passé pendant deux mois. Pas plus sur la distribution des masques qui devraient d’ores-et-déjà être distribués et utilisés par tout le monde, que sur les tests puisqu’encore aujourd’hui, des malades qui ont les symptômes du Covid-19 sont renvoyés chez eux sans aucune protection et sans avoir été testés." 

Marine Le Pen souhaite des tests des travailleurs

Pour Marine Le Pen, "si on ne prépare pas ce déconfinement, on risque de le rater". Et la patronne du RN a quelques idées en tête si elle était aux commandes : "J’autoriserais les pharmacies à se fournir auprès de leurs fournisseurs, je testerais l’ensemble de ceux qui aujourd’hui travaillent. Il faut faire comme on a fait pour les respirateurs : laisser l’initiative privée œuvrer puisqu’elle est manifestement beaucoup plus souple et réactive que notre bureaucratie. Il faut également réorienter des industries, des usines pour leur permettre de fabriquer des masques et des tests." 

Marine Le Pen, qui souligne le manque de tests "alors qu’il y a des pays autour de nous qui testent jusqu’à 500 000 personnes par semaine" - référence à l’Allemagne -, affirme avoir demandé à ce que la Direction Générale de la Santé "communique chaque jour sur les stocks effectifs de masques et de tests. Je pense que les François doivent savoir où nous en sommes". Et appuie : "Toutes les décisions qui sont prises aujourd’hui sont les conséquences de la pénurie que l’on vit."

Réouverture des écoles le 11 mai : trop tôt

Concernant la réouverture progressive des crèches, écoles, collèges et lycées annoncée par Emmanuel Macron, la patronne du Rassemblement National "n’approuve pas". "Il m’apparaissait plus raisonnable de rouvrir les établissements scolaires au mois de septembre. Le faire le 11 mai alors qu’il restera un mois et demi d’école m’apparaît déraisonnable. C’est incompréhensible pour les Français qui ne comprennent pas pourquoi on laisse des enfants être ensemble à 30 parfois dans des classes avec des petits qui ne peuvent pas respecter les gestes barrières alors que dans le même temps, on interdit la réouverture des commerces et restaurants." 

Observer une sorte de trêve politique le temps de l’épidémie est-il envisageable pour Marine Le Pen ? "L’unité nationale se fait autour de la vérité, et l’on en a beaucoup manqué", répond-elle. "C’est de la responsabilité du président si nous avons été confrontés à des décisions aussi tardives et défaillantes au début de la crise, et qui nous entraîne aujourd’hui à être durant deux mois confinés. Emmanuel Macron s’inclut dans les victoires : ‘On a réussi quelque chose d’extraordinaire’, mais je ne suis pas sur que ce ‘on’ puisse englober le gouvernement."

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