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Vidéo Jean-François Julliard : “L’accord de Paris signé pour lutter contre le dérèglement climatique restera un accord de papier, s'il n’y a pas des mesures qui s’imposent aussi aux entreprises"

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:l'éco du vendredi 5 juin 2020
Article rédigé par franceinfo
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Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, était l'invité de :l'éco ce vendredi 5 juin 2020.

Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, est revenu sur les effets du confinement sur le climat. “Ce confinement à l’échelle de la planète a offert une sorte de répit pour l’environnement, mais guère mieux. On a vu assez rapidement baisser un certain nombre d’émissions, de CO₂ ou de gaz polluants pour l’air. Il y a eu effectivement ce répit mais qui est de courte durée si la reprise consiste à revenir au mode de fonctionnement qu’on avait auparavant.

Le directeur général de Greenpeace France attend plus des décisions politiques. “Ça bouge du côté du gouvernement, dans les discours et les annonces, on aimerait bien que ça bouge dans les actes et les mesures concrètes. On a entendu Bruno Le Maire dire qu’il allait faire d’Air France la compagnie la plus respectueuse de l’environnement sur la planète. Malheureusement quand on regarde les mesures prises réellement par ce gouvernement, on ne va pas dans cette direction. On a demandé avec d’autres organisations à ce qu’il y ait des conditions sociales et environnementales pour les entreprises qui bénéficiaient d’un soutien public, qui se compte en milliards d’euros, pour l’instant ce n’est pas le cas, on n’a pas entendu ça dans les mesures annoncées par le gouvernement.

Pour Jean-François Julliard, “l’accord de Paris, signé pour lutter contre le dérèglement climatique à Paris en décembre 2015, restera un accord de papier, s'il n’y a pas des mesures qui s’imposent aussi aux entreprises”. “Les entreprises ne sont soumises à aucune obligation contraignante de réduire leurs propres émissions de gaz à effet de serre. Ce qu’on a proposé c’est de soumettre les entreprises à cet accord de Paris. Ça passe par une loi, qui obligerait les entreprises à baisser leurs émissions de gaz à effet de serre. Si elles ne le font pas, leur interdire de reverser les dividendes aux actionnaires, c’est un moyen de pression sur les entreprises les plus polluantes.

Jean-François Julliard a évoqué la Convention citoyenne pour le climat. “Je pense que les membres ont fait un excellent travail et sont prêts à formuler des mesures importantes et radicales. Comme par exemple interdire un certain nombre de lignes aériennes pour des vols domestiques en France. Ce n’est plus possible de faire un Paris-Bordeaux en avion. On espère aussi qu’ils vont formuler des mesures pour transformer significativement notre modèle agricole et alimentaire. On a besoin de transformer la manière avec laquelle on produit notre alimentation : moins de pesticides, plus de formes d’agricultures écologiques et avoir une consommation alimentaire différente, qui passe par moins de protéines animales notamment. On a aucun doute sur l’importance et l’ambition des propositions qui vont être formulées par les citoyens, on en a plus sur la capacité de ce gouvernement et d’Emmanuel Macron à les transformer en mesures réelles. On jugera sur les actes et pas simplement sur les promesses ou les annonces.

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