: Vidéo Secret-défense : "Complément d'enquête" révèle des images inédites d'un site contaminé à l'uranium
Dans cet extrait de "Complément d'enquête", des images inédites d'un site contaminé à l'uranium, aux portes de Reims. C'est un vidéaste amateur qui les a tournées dans l'ancien polygone d'expérimentation de Moronvilliers, toujours classé "secret-défense".
Des milliers de tirs avec des matériaux radioactifs ont été réalisés au polygone d'expérimentation de Moronvilliers en Champagne, à 20 kilomètres de Reims. Le lieu était surnommé "l'antichambre du Pacifique" quand les essais nucléaires en Polynésie française y étaient testés… Aujourd'hui, les riverains s'inquiètent de cas de cancer, mais les autorités refusent de lever le voile. "Complément d'enquête" le 14 décembre sur ce site fermé en 2014 et sur le fort de Vaujours en Seine-Saint-Denis, ancienne base secrète du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Deux sites toujours classés "secret-défense". Extrait.
Derrière ce grillage, une zone interdite. Le franchir vous expose à un an de prison et 15 000 euros d'amende. Mais un jeune homme qui souhaite rester anonyme a confié au magazine un document exceptionnel. Il y a un an et demi, il est entré sur le terrain du CEA avec une petite caméra. Sur ces 500 hectares à l'abandon, le gibier prolifère. Sur les images, on devine les puits, aujourd'hui bouchés, qui servaient à faire exploser des charges colossales.
Quand le compteur Geiger s'emballe
Le vidéaste amateur a pénétré sous une tente où il a filmé des fûts métalliques. Ils stockeraient des pépites retrouvées sur le site. Au compteur Geiger, 1,85 millisievert par heure, soit treize fois le taux de radioactivité naturelle. Sur des plaques métalliques, le compteur s'emballe, bloqué au niveau maximal de radioactivité. Le taux de radiation est cent fois supérieur à la normale.
Pour faire analyser ces images, le journaliste Thomas Lelong a pris rendez-vous à la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité, une association créée après la catastrophe de Tchernobyl) avec un ingénieur en physique nucléaire. Bruno Chareyron travaille depuis quinze ans sur le risque de pollution radioactive au fort de Vaujours et à Moronvilliers. Sa conclusion est claire : "Sans surprise, parmi les déchets radioactifs entreposés dans ce hangar, certains sont très contaminés. Compte tenu des activités militaires qui ont eu lieu à Moronvilliers, des tirs à l'uranium, à l'air libre et en puits, il y a évidemment une contamination des sols et de certains matériaux par cet uranium, qui est radioactif."
A suivre dans "Un secret explosif", un reportage diffusé dans "Complément d'enquête" du 14 décembre 2017.
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