: Vidéo "Quand je porte un chapeau, je me sens enfin d'équerre" : pour Amélie Nothomb, le couvre-chef est à la fois un signe de reconnaissance et un paratonnerre
Avec plus de 20 millions de livres vendus dans le monde et de nombreux prix littéraires à son palmarès, Amélie Nothomb est parvenue à obtenir, en trente-trois ans de parutions, à la fois le succès populaire et la reconnaissance de ses pairs. Présente à chaque rentrée littéraire depuis 1991, elle a publié, en août dernier, L’Impossible Retour (éd. Albin Michel), un roman sur le pays de son enfance, le Japon qu’elle a tant aimé.
Cette réussite et cette longévité ne rassurent pourtant pas l’écrivaine belge. Régulièrement dans les interviews, elle s’exprime sur ce succès qu’elle estime ne pas mériter : "Tous les jours, j’ai l’impression que je vis une imposture, et qu’un jour, cette imposture finira et qu’on viendra me dire 'Maintenant, on a compris Amélie Nothomb, vous êtes un imposteur, rentrez chez vous à Bruxelles et qu’on ne vous voie plus'..."
Une armure qui la protège
Alors pour affronter les médias et rencontrer son public plus sereinement, elle a trouvé une solution, ou plutôt un accessoire qui, aujourd’hui, la personnalise. "Le chapeau, c’est à la fois un paratonnerre et même une armure qui la protège, explique son amie Laureline Amanieux. Ce n’est vraiment pas pour faire du buzz ou pour se créer un personnage, mais au contraire, c’est pour être davantage elle-même. Parce que quand on se sent protégé, on est beaucoup plus authentique et beaucoup plus sincère."
Et ce qui l’amuse particulièrement, c’est de choisir de nouveaux modèles. Chez un modiste parisien, la romancière a invité les équipes de "20h30 le samedi(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)" (X(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)) à une séance d’essayage. "Il n’y a rien de plus rigolo que d’aller dans un magasin de chapeaux !", dit-elle un petit feutre rose vissé sur la tête.
" Avec un chapeau, j'ai eu l'impression de me reconnaître"
Dans la boutique, tout y passe, chapeaux à plumes noires et blanches lui cachant les yeux, qu’elle qualifie de "phénoménal", capeline démesurée jugée "importable mais absolument magnifique"... Lorsqu’elle essaie une version rouge à voilette, elle la trouve tout à fait commode pour assouvir sa passion pour les fines bulles : "Ce qu’il y a de bien, c’est que cette voilette n’empêche pas le champagne parce que mon autre voilette, à chaque fois que je bois du champagne, je dois soulever la voilette, et les trois quarts du temps, j’oublie et ça donne un champagne épouvantable !"
Plus qu’un totem pour renforcer sa confiance en elle, les chapeaux d’Amélie font désormais partie intégrante de sa personnalité. "Quand je porte un chapeau, bizarrement ça rend les choses moins cloches. C’est comme si ça corrigeait une faute de ma tête et je me sens enfin d’équerre, estime-t-elle. J’ai porté un chapeau la première fois à l’âge de 30 ans, et pour la première fois, j’ai eu l’impression de me reconnaître. C’est comme si j’avais atteint le stade du miroir à l’âge de 30 ans grâce à un chapeau. Tout à coup, je me suis regardée dans un miroir et j’ai pensé 'mais c’est moi' !".
Extrait de "La story Amélie Nothomb", diffusé dans "20h30 le samedi"(Nouvelle fenêtre) le 19 octobre 2024.
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