: Vidéo Grâce à sa voix unique et sa passion pour les records, Luciano Pavarotti a transcendé sa carrière, en devenant "le roi du contre-ut"
Pendant plus de quarante ans, sa voix claire et timbrée, son charisme et son style inimitable ont permis à Luciano Pavarotti de dominer son art, devenant le "ténor des ténors". Aussi à l’aise dans l’univers feutré de l’opéra que dans les grands stades, il a contribué à populariser la musique classique en accompagnant des chanteurs pop, rock ou de variété, tels qu’Elton John, Bono ou Céline Dion. .
Connu pour sa personnalité joviale et exubérante, c’est pourtant un autre trait de caractère qui aurait permis au maestro d’accéder à une renommée internationale. Selon le ténor français Roberto Alagna, Pavarotti aimait se dépasser : "Luciano, c’est ça qui était formidable chez lui, c’est quelqu’un qui aimait les records ; pour lui, le chant, c’était aussi une compétition." L’occasion de défier les limites de sa voix s’est présentée au début des années 1970.
Une rafale de 9 contre-ut
Le ténor triomphe alors depuis une dizaine d’années dans les théâtres européens et rêve de connaître le même succès aux Etats-Unis. En février 1972, le Metropolitan Opera de New York l’appelle à la dernière minute pour un remplacement dans l’opéra La Fille du régiment de Gaetano Donizetti. Pour ce rôle, il faut réussir une prouesse technique, une note très aiguë, le contre-ut.
"Un contre-ut, c’est la note la plus haute pour le ténor lyrique. Avant lui, on ne faisait pas les contre-ut, c’est-à-dire qu’on les chantait mais en voix de fausset. Mais quand Pavarotti est arrivé avec sa voix de ténor lyrique pleine, c’est là que ça a provoqué une sorte de raz-de-marée", se souvient Robert Alagna.
Et cette performance vocale, Luciano Pavarotti va l’enchaîner à plusieurs reprises et avec une facilité déconcertante. "S’il en avait fait déjà 4 ou 6, ça aurait été très bien, mais il fait en rafale les 9 contre-ut, explique le musicologue Alain Druault.
Ce jour-là, toute la profession est en admiration devant le ténor. "C’est pour ça qu’on l’avait appelé 'le roi du contre-ut'. Parce qu’il avait un contre-ut magnifique et il a réussi à s’en servir. On s’est dit waouh... il est capable de le faire", raconte Roberto Alagna. Cette représentation lui a valu 17 rappels et ce fut le début de son immense notoriété internationale.
Extrait de "Les artistes et les Jeux olympiques", diffusé dans "20h30 le samedi" le 8 juin 2024.
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