: Vidéo Opération Barkhane. "Ils se sont crashés !" : images et récit du sauvetage de l'équipage de la Gazelle à bord de laquelle se trouvait cette nuit de juin 2019 le caporal-chef Maxime Blasco
Cette nuit de mi-juin 2019 au Mali, un hélicoptère des forces françaises s’écrase en pleine zone de combats. L’équipage du Tigre qui le suit décide alors de se porter au secours des trois militaires au sol… Le caporal-chef Maxime Blasco, 34 ans, du 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces, tué vendredi 24 septembre 2021 au Mali, était à bord avec deux autres camarades. Rediffusion de ces témoignages extraits du magazine "13h15 le samedi" du 11 juillet 2020...
Le caporal-chef Maxime Blasco, 34 ans, du 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces, a été tué au Mali lors d'un combat contre un groupe armé terroriste, a annoncé l'Elysée vendredi 24 septembre, dans la région de Gossi, située près de la frontière avec le Burkina Faso. Il été touché par "un tireur embusqué" qui a lui-même été "neutralisé par les commandos", selon un communiqué de l'état-major des armées.
Le magazine "13h15 le samedi" (Twitter, #13h15) l’avait rencontré en juillet 2020, à l'occasion d'un reportage au cœur des forces de l'opération Barkhane. Ce soldat à qui Emmanuel Macron avait conféré la médaille militaire, le 18 juin 2021, "pour la valeur exceptionnelle de ses services", racontait comment il avait frôlé la mort en juin 2019. Il est le 52e soldat français tué au combat au Sahel depuis 2013.
Crash de la Gazelle… Crash de la Gazelle…"
"Oh p….. ! Ils se sont crachés ! Crash de la Gazelle… Crash de la Gazelle…" Nicolas, pilote de l’hélicoptère Tigre qui suit cette nuit du 13 au 14 juin 2019 l’hélicoptère qui vient de s’écraser au Mali avec trois militaires à bord dans le cadre de l'opération Barkhane, raconte au magazine "13h15 le samedi" (replay) : "J’ai la Gazelle dans le champ de vision et je vois une boule de feu. Pour moi, à ce moment-là, c’est fini pour l’équipage…" Et puis, un message est envoyé au commandement : "Les deux pilotes sont vivants… Trois, trois, les trois sont vivants… Ils sont sortis, ils sont vivants."
Paco, le chef de bord du Tigre, fait alors un choix qui engage sa vie et celle du deuxième pilote : "On est dans l’action, donc on n’a pas le temps d’avoir peur. En analysant rapidement la situation, on voit que c’est maintenant ou jamais. On décide très rapidement d’aller les chercher." Malgré les risques dans cette zone où les jihadistes ont engagé le feu ? "On n’a pas le choix. On voit des gens vivants, peut-être mal en point, et qui ont besoin d’aide. Humainement, on n’a pas le choix." Il pose alors son appareil en pleine zone de combats.
"A tout moment, ils peuvent lâcher prise avec un mauvais pilotage de ma part"
"Je suis passé à travers le pare-brise de la machine avec le siège sur lequel j’étais encore attaché. Je me suis retrouvé avec les jambes à l’intérieur et le corps à l’extérieur", témoigne Kevin, chef de bord de la Gazelle. Adrien, pilote de l’hélicoptère, se souvient : "Je suis attaché dans mon siège et je vois les pieds de Kevin qui dépassent de la verrière. Je me dis tout de suite : 'Non, pas ça. C’est pas possible, pas nous'." Max est le tireur d’élite de l'équipage : "La douleur a envahi mon corps. Je ne me sentais pas prêt à bouger, mais en voyant les flammes, j’ai compris rapidement que si je restais là, c’était fini…" Le militaire est tout surpris d’être encore en vie.
Le pilote de la Gazelle arrive à sortir de la carcasse mais ses jambes ne le portent plus : "Je me mets à ramper dans le sable". Ils n’ont que très peu de temps avant que les jihadistes viennent les abattre. Max, le plus légèrement blessé des trois, tire Adrien vers le Tigre. Comme ses jambes ne répondent pas, Kevin roule sur lui-même pour s’éloigner de la Gazelle prête à exploser. Les blessés s’accrochent ensuite sur le train d’atterrissage. "Il n’y a que Kevin qui est sécurisé par une ligne de vie. Adrien et Max se tiennent avec leurs mains et leurs bras… A tout moment, ils peuvent lâcher prise par perte de connaissance ou avec un mauvais pilotage de ma part", dit Nicolas. Cette procédure, qui "n'a jamais été effectuée en entraînement ni au combat", a permis d'exfiltrer les trois militaires, accueillis à l'antenne médicale de Gao avant d’être évacués vers la France.
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