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Vidéo "Il faut qu’il soit dans la même cellule que ceux qu’il a torturés à mort" : quand Robert Badinter renvoyait Klaus Barbie sur les lieux de ses crimes

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"Il faut qu’il soit dans la même cellule que ceux qu’il a torturés à mort" : quand Robert Badinter renvoyait Klaus Barbie sur les lieux de ses crimes
"Il faut qu’il soit dans la même cellule que ceux qu’il a torturés à mort" : quand Robert Badinter renvoyait Klaus Barbie sur les lieux de ses crimes "Il faut qu’il soit dans la même cellule que ceux qu’il a torturés à mort" : quand Robert Badinter renvoyait Klaus Barbie sur les lieux de ses crimes (13H15 LE DIMANCHE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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Février 1983 : "l'opération Barbie" s'achève. Après une longue traque, celui qui était surnommé pendant la Seconde Guerre mondiale le "boucher de Lyon" va enfin être livré à la justice française. Où l'incarcérer à son arrivée ? Le garde des Sceaux de l'époque, Robert Badinter, prend alors une décision hautement symbolique. Il s'en souvient dans cet extrait de la série "Barbie, larmes du crime", diffusée dans "13h15 le dimanche".

A Lyon, les murs de la prison de Montluc renferment la mémoire des victimes de Klaus Barbie, l'ancien chef de la Gestapo lyonnaise. C'est là que furent détenues, souvent torturées, quelque 9 000 personnes entre février 1943 et août 1944. Des résistants, dont le plus célèbre est Jean Moulin, et aussi les 44 enfants juifs raflés à Izieu. Et c'est en ces mêmes lieux que quarante ans plus tard, l'ancien SS responsable de leur déportation à Auschwitz a été incarcéré à son arrivée en France, sur la demande du garde des Sceaux de l'époque, Robert Badinter. Dans cet extrait d'une série en huit épisodes diffusée dans le magazine "13h15 le dimanche", il revient sur le moment où il a imposé ce choix hautement symbolique.

Détenu à quelques mètres de la cellule où fut enfermé Jean Moulin

Nous sommes début février 1983. Après une longue traque, le "boucher de Lyon", qui coulait des jours paisibles en Bolivie, a finalement été extradé. L'opération est presque terminée, il vient d'atterrir sur le sol français. Mais où Klaus Barbie va-t-il être incarcéré, en attendant que débute l'instruction de son procès pour crimes contre l'humanité ? Le directeur de cabinet du garde des Sceaux propose qu'il soit écroué à la prison Saint-Paul. "Saint-Paul est la prison actuelle, 'moderne', de Lyon", précise Robert Badinter. Mais le ministre a une vision plus "shakespearienne", selon son propre mot, de la justice – qui "n'est pas la vengeance", rappelle-t-il.

"Il faut le ramener à Montluc, là où il a torturé. Là où il a battu, là où il a accompli ses crimes. Il faut qu'il soit là, dans la cellule même où d'autres ont été avant lui, qu'il a torturés à mort." 

Robert Badinter, garde des Sceaux de 1981 à 1986

dans "Klaus Barbie, larmes du crime", une série diffusée dans "13h15 le dimanche"

Face aux réticences de l'administration pénitentiaire (Montluc n'est pas une prison sûre, lui objecte-t-on, on pourrait abattre Barbie lors des promenades quotidiennes dans la cour…), Robert Badinter maintient sa décision. L'ancien SS a donc été incarcéré une semaine à quelques mètres de la cellule 130, celle où a été enfermé Jean Moulin en 1943.

Extrait de "Barbie, larmes du crime", une série diffusée dans "13h15 le dimanche" le 29 janvier 2023.

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