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Vidéo Biodiversité : "Quand l'abeille va mal, l'homme va mal, inévitablement", affirme un apiculteur lanceur d'alerte

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 3 min
VIDEO. Biodiversité : "Quand l'abeille va mal, l'homme va mal, inévitablement", affirme un apiculteur lanceur d'alerte
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Article rédigé par France 2
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La pandémie du coronavirus Covid-19 va-t-elle pousser l'espèce humaine à être plus respectueuse de la biodiversité ? Frank Alétru, président du Syndicat national d’apiculture, s’est élevé très tôt contre l’emploi des pesticides tueurs d’abeilles. Un combat "pour la sauvegarde de l’humanité"… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 12 avril 2020.

"On ne se lasse pas de les regarder. Il y a vraiment des ondes qui passent quand on aime les abeilles, quand on est fasciné par leur organisation. C’est un spectacle magique. C’est la vie, quoi. C’est de toute beauté, dit l’apiculteur Frank Alétru au magazine '13h15 le dimanche' (replay) devant le spectacle d’une ruche en plein travail. Si c’était à refaire, même avec tous les déboires qu’on a pu avoir avec ces problèmes d’insecticides, je recommencerais."

Les problèmes rencontrés par les apiculteurs durent ainsi depuis des dizaines d’années. A la fin des années 1990, ils sont des milliers à constater la mort brutale de leurs colonies dans toute la France. A l’époque, Frank fait partie des premiers lanceurs d’alerte. Pour lui, cette hécatombe est due aux nouveaux insecticides mis sur le marché, les néonicotinoïdes commercialisés sous le nom de Gaucho, Cruiser, Regent…

Une chute drastique de la production de miel

L’actuel président du Syndicat national d’apiculture (SNA) prend alors la tête de la contestation. Après plusieurs années de lutte, les apiculteurs obtiennent l’interdiction de l’emploi des néonicotinoïdes sur les cultures à fleurs… mais ils restent autorisés sur les autres. Comme ses confrères, il a vu sa production chuter de façon drastique. En France, le rendement moyen annuel est aujourd’hui de vingt kilos par ruche, contre quatre-vingts avant l’arrivée de ces produits : "Soit je fermais l’entreprise, soit on essayait de dénoncer le coupable. Je n’avais pas d’autre choix que de m’engager." 

"D’abord, pour la sauvegarde de l’humanité : un tiers de notre alimentation dépend directement de la pollinisation des abeilles et 82% de la flore dépend de celle des insectes, précise-t-il. Quand l’abeille va mal, l’homme va mal, inévitablement. Il fallait le dire pour sauver nos entreprises et nourrir nos familles, mais dire surtout qu’on va droit dans le mur. On continuait de distribuer ces produits en sachant qu’on semait la mort dans les champs. La mort des insectes et celle inévitable, à un moment donné, de l’homme. Et ça, il fallait absolument qu’on le dénonce."

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