: Vidéo La région Grand Est, la plus touchée par la fermeture des services de réanimation
A l’Oeil du 20h, nous avons comparé deux cartes. D’un côté, les régions touchées par le Covid-19. De l’autre, les fermetures de lits de réanimation depuis 2013. La région Grand Est, une des plus frappées par l’épidémie, est aussi celle qui a eu le plus de fermetures de services. Au point que l’Etat a dû rouvrir un service de réanimation, fermé quatre ans plus tôt.
Dans le département du Bas-Rhin, un miraculé. Le service de réanimation de l’hôpital de Sélestat, fermé en 2016, a été ressuscité en urgence pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.
"Il a fallu retrouver des infirmières, des aides-soignantes, des médecins pour s’occuper des malades beaucoup plus lourds que les soins intensifs habituellement" explique le chef de service des soins intensifs, Olivier Watrelot. Dix lits de réanimation qui, depuis début mars, se sont avéré précieux pour sauver les malades les plus gravement atteints, et qui ont aussi permis à certains patients de ne pas être transférés dans les hôpitaux des voisins européens.
Le service avait pourtant été fermé quatre ans plus tôt. En 2016, des milliers de personnes défilaient pour empêcher sa fermeture, le maire de Sélestat, Marcel Bauer (LR) en garde un souvenir amer. Malgré la forte mobilisation, il n’a pas réussi à convaincre le ministère de la Santé qui pointait alors une baisse de l’activité du service et des difficultés de recrutement : "On nous a expliqué en long et en large que toute façon la réanimation ne pouvait pas être maintenue faute de moyens. Mais le fond du problème, c’était surtout qu’il y avait un problème financier."
En France, entre 2013 et 2018, c’est la région Grand Est qui a connu le plus grand nombre de fermetures de lits de réanimation (-7,3%). A l’hôpital voisin de Colmar, le chef des urgences, Yannick Gottwalles regrette la fermeture des lits de réanimation de Sélestat, lui qui depuis des années déplore la saturation de ses services : "Tous les ans, on a deux périodes qui sont très critiques avec les réanimations, où les réanimations sont saturées. Dix lits en plus, c'est important" plaide-t-il.
Mais à l’hôpital de Sélestat, le chef des soins intensifs craint de perdre sa réanimation quand l’épidémie sera finie : "Le service ne sera clairement pas maintenu, on n’a pas les effectifs, les financements, ni les autorisations de nos hautes instances, pour poursuivre la réanimation après."
Contactée, l’agence régionale de santé n’a pas répondu quant au maintien du service de réanimation de Sélestat après l’épidémie. Elle précise que, malgré les fermetures, la région compte plus de lits de réanimation par habitant que la moyenne française.
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