Des couloirs de nage et des bassins désormais moins fréquentés. En plein été, la direction d'une piscine près de Maubeuge (Nord) n'a pas eu le choix, elle a dû restreindre ses capacités d'accueil : "Du fait de l'absence de l’un des maîtres-nageurs, nous avons été contraints aujourd'hui de fermer cette espace-là". Un bassin fermé faute d'effectif. Deux maîtres-nageurs seulement, alors qu’il en faudrait trois pour assurer la surveillance. Et l'établissement a beau chercher, il est difficile de trouver un remplaçant. Cet établissement n'est pas un cas isolé. À Lyon (Rhône), trois piscines comme celle-ci sont contraintes de fermer un jour par semaine, à cause du manque de maîtres-nageurs en été. Jusqu'à 10 000 euros de formationUne pénurie et une crise des vocations. Alice Gueucier est titulaire d'un brevet de nageur-secouriste, mais elle souhaiterait se réorienter pour devenir kinésithérapeute. Le métier de maître-nageur est devenu trop contraignant pour elle : "Je trouve que le métier est assez rébarbatif. On fait de la surveillance, il y a de la pédagogie, de l'enseignement, mais à long terme, je ne me vois pas faire ça toute ma vie". La formation est coûteuse, jusqu'à 10 000 euros, et le salaire pas assez attractif : 1 300 euros nets par mois en début de carrière, selon la Fédération professionnelle des maîtres-nageurs sauveteurs. Certains dénoncent également les conditions de travail qui se dégradent autour du bassin. Selon la Fédération, il manquerait actuellement 5000 postes de maître-nageur en France.