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Vidéo Comptes de campagne : quelles sont les dépenses refusées par la Commission ?

Publié Mis à jour
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L'Oeil du 20h : 13/02/18
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
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Bonne nouvelle pour les candidats à la présidentielle, leurs comptes sont validés, ils seront remboursés de leurs dépenses. Mais sur certaines d’entre elles, la commission de contrôle à trouvé à redire. Nous avons enquêté.

Tous les caniddats ont eu leur compte de campagne validé par la Commission des comptes de campagne. Les finalistes de la présidentielle, Marine Le Pen et Emmanuel Macron sont ceux qui, logiquement sont les mieux remboursés : plus de 10 millions d’euros chacun.

Au-delà de ces remboursements, la Commission a rejeté certaines dépenses et recettes, chez tous les candidats. Montant le plus important retranché des comptes: 827 017 euros pour Marine Le Pen. Ce sont des intérêts d’emprunts facturés par deux formations politiques. Cette refacturation pose problème à la Commission.

Le trésorier du Front national et mandataire financier, Jean-François Jalkh, n'y voit rien à redire : "Il arrive que la commission réforme un certain nombre de dépenses, ça ne veut pas dire que ce sont forcément des irrégularités ou même des fraudes; on peut théoriquement les contester, mais ça n’a strictement aucun intérêt, ce serait du pinaillage juridique".

Chez Jean-Luc Mélenchon, 434 939 euros de dépenses ont été rejetées. Comme par exemple, le montant des loyers de sa permanence électorale situé au 20-22 rue Doudeauville, siège du parti de Gauche. Des bureaux loués pour 28 441 euros. Un loyer supérieur au prix du marché d’environ 10 000 euros selon la Commission.   

Le coach vocal d'Emmanuel Macron refusé

Une réformation du compte de campagne que ne conteste pas l'équipe du candidat : "Nous acceptons cette décision et en prenons bonne note pour de futures campagnes”.

D’autres frais ont été rejetés par les Sages. C'est le cas pour Emmanuel Macron qui avait embauché un coach vocal. La Commission n'a pas jugé qu'il s'agissait d'une dépense électorale et lui a retoqué 11 656 euros de dépenses comprenant aussi des frais de sécurité.

Même principe pour Jean Lassalle qui voulait se faire rembourser 4 450 euros de frais de taxis. Quant à Jacques Cheminade, le coaching de son équipe de campagne pour un montant de 2 200 euros n'est pas considéré comme une dépense remboursable par la Commission des comptes de campagne. Au total, sur l'ensemble des candidats, ce sont plus d’1 500 000 euros de dépenses qui ont été refusées par la Commission.

Nous avons six mois pour dépouiller 5 000 factures et 40 000 dons, c’est un travail de romain

Jean-Guy de Chalvron, rapporteur à la Commission

Mais quels sont les critères précis pour accepter ou refuser une dépense ? La loi est plutôt vague : "Les dépenses pouvant (...) faire l'objet d'un remboursement forfaitaire de la part de l'Etat sont celles dont la finalité est l'obtention des suffrages des électeurs".

Un flou législatif confirmé par le rapporteur Jean-Guy de Chalvron. Il était chargé de contrôler les comptes de Jean-Luc Mélenchon, il a démissionné de la Commission des comptes de campagne en novembre dernier et déplore le manque de moyens pour effectuer les contrôles : "Nous avons six mois pour dépouiller 5 000 factures et 40 000 dons, c’est un travail de romain. Nous ne disposons pas des moyens d’investigation normaux".

Depuis 2015, il est possible de consulter dans le détail les comptes de campagne des candidats. Ca se passe dans les locaux de la Commission, on a hâte d’y aller.

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