Le vidéoclub, une certaine histoire des années 1980 et une mémoire à préserver
C'est un temps que les plus de 30 ans ne peuvent que connaître : celui, où le soir on allait choisir son film dans un vidéo club. Dans les années 1980, ils étaient 8 000 magasins en France. Il n’en reste aujourd'hui plus qu'une poignée.
Le vidéoclub, c'est d'abord tout un monde à portée de main. Philippe Zaghroun, propriétaire de JM Vidéo, tient l'un des derniers vidéoclubs de Paris. Il accueille les équipes de France Télévisons dans son arrière-boutique, où il stocke ses premières cassettes VHS. "C'est toute une histoire, toute une époque. Vous vous rendez compte ? Prendre un film, et pouvoir le regarder chez soi. C'était extraordinaire", se souvient-il. Les boutiques proposaient tous les genres du cinéma : du fantastique, de l'horreur et même du cinéma d'auteur.
Âge d'or dans les années 1980
"J'ai quand même un petit pincement quand je vois quelques raretés, il y a toujours un petit moment de nostalgie", confie Philippe Zaghroun. Lui qui a vécu la frénésie du début des années 1980 refuse de baisser le rideau. À l'époque, la France compte 8 000 vidéoclubs. À Calais (Pas-de-Calais), Bruno Clément, propriétaire de Vidéo Pilote, a connu l'âge d'or. "On avait, au plus haut rendement, 30 000 abonnés. Les week-ends, on sortait 700, 800 films ", se souvient-il. Il ne possède aujourd'hui plus qu'une boutique, et compte seulement 1 500 abonnés, bien loin du temps où son père possédait 12 boutiques dans la région.
Le marché s'est écroulé à la fin des années 2000, avec l'arrivée de la vidéo à la demande. Aujourd'hui, le vidéoclub est aussi une mémoire à préserver. "Sur 50 000 titres différents, on a environ 8 000 films absolument introuvables. Si on disparaît, ces films disparaissent avec nous", prévient Philippe Zaghroun.
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