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Villepin entretient le suspense sur 2012
Invité hier de Radio France Politique, Dominique de Villepin a refusé de dire s'il sera ou non candidat à l'élection présidentielle. Selon lui, la situation née de la crise grecque ne permet pas encore de déterminer "le casting qui sera nécessaire en mai 2012". Mais l'ancien Premier Ministre plaide déjà pour un plan de rigueur beaucoup plus ambitieux que celui évoqué par le gouvernement. Il évoque même un dispositif qui porterait sur 20 milliards d'euros.
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Non, Dominique de Villepin ne dira pas s'il est candidat à l'élection présidentielle de 2012. Enfin pas avant "la fin de l'année" en tout cas. Il l'a martelé ce dimanche mais s'est malgré tout présenté dans la posture d'un politique qui cherche à revenir aux affaires. Il enfile son costume d'homme d'État et explique qu'il faut "rassembler les Français" et faire "l'union nationale" dans "la situation effroyable dans laquelle nous sommes". Mais il sème quand même quelques indices, parlant des 500 signatures d'élus locaux qu'il faut recueillir pour se présenter à l'élection présidentielle : "J'ai commencé ce travail, nous sommes à l'ère du clic, tout va très vite aujourd'hui." Sauf que selon nos informations, ce travail de collecte de signatures au plan national n'a pas commencé à ce jour à République Solidaire.. Serait-il en train de négocier à droite ? C'est possible, il n'est plus du tout question de Nicolas Sarkozy comme "un des problèmes de la France et parmi les principaux problèmes qu'il faut régler" comme il le disait en novembre 2010. Aujourd'hui, Villepin parle d'un président qui "s'est mobilisé, il a fait bouger les lignes de l'Europe".
Favorable à un plan de rigueur d'au moins 20 milliards d'euros
La crise financière en Europe, gros morceau de l'actualité politique, fait partie des préoccupations de l'ancien Premier ministre. S'il admet que son "programme est caduc, comme celui de tous les candidats" en raison de la crise, il ne manque pas d'ambition et de propositions pour autant. Pour la France d'abord, où il plaide pour l'instauration d'une "TVA sociale qui conserverait un avantage à l'activité, à l'emploi et à l'environnement, une TVA qu'il faudrait porter à 22 points". Pour l'Europe ensuite, où il veut tout changer : "Soit on attend la prochaine bouffée de crise et on se réunit en urgence, soit on refonde l'Europe", un continent qu'il faut réformer car aujourd'hui "l'Europe vit à l'heure allemande", regrette-t-il. Dominique de Villepin souhaite que la France "retrouve une crédibilité financière" pour peser. Et pour cela, l'ancien conseiller de Jacques Chirac estime qu'on ne peut pas se contenter de "rustines". Alors quand le gouvernement parle de dégager 6 à 8 milliards d'économies nouvelles, lui plaide pour un plan de rigueur de 20 milliards d'euros". "La France, avec un plan d'économies de 20 milliards, n'est pas regardée en Europe et dans le monde de la même façon parce que, tout à coup, non seulement nous avons à nouveau la tête hors de l'eau mais nous commençons à flotter", a jugé Dominique de Villepin
BHL ou la définition du philosophe selon De Villepin
Sur les révolutions arabes, Dominique de Villepin met en garde. Celui qui s'est rendu célèbre en 2003 pour avoir critiqué l'entrée en guerre des États-Unis en Irak explique qu'il "ne faut pas vouloir le bien des peuples contre leur volonté". Il appelle au retrait d'Afghanistan au plus vite et en réponse à Bernard-Henri Lévy qui demandait "à qui le tour ?" à propos des dictateurs arabes, il répond : "C'est formidable d'être philosophe parce que vous pouvez philosopher et faire la leçon au monde entier" ajoutant qu'ils "n'ont pas vocation à conduire la politique des États, ils sont utiles à leur place".
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