: Vidéo Hollande : les trois étapes de sa présidentialisation
Huit mois après son accession au pouvoir, François Hollande semble avoir achevé sa mue présidentielle. Francetv info vous explique comment.
En une semaine, le quinquennat de François Hollande a connu trois épisodes majeurs : l'entrée en guerre contre les islamistes au Mali, la signature d'un accord sur la réforme du marché du travail et la fermeté affichée sur le projet de mariage des homos. Huit mois après son accession au pouvoir, il semble avoir réalisé sa mue présidentielle. Francetv info vous retrace les trois moments-clés de cette présidentialisation.
1Septembre : Hollande s'affiche combatif face à la crise
Depuis son élection en mai, François Hollande traîne comme un boulet l'image d'un homme qui répugne à trancher, multiplie les commissions et prolonge à l'Elysée les pratiques qu'il avait mises en place pendant onze ans comme Premier secrétaire du Parti socialiste, pour ne fâcher personne. Durant l'été, il reste en retrait, laissant le gouvernement aux manettes. Résultat : les couacs se multiplient, nourrissant à droite un procès en incompétence et en indécision. Ses débuts font près de 60% de mécontents.
A la rentrée, François Hollande décide de reprendre la main. Le 9 septembre, au 20 heures de TF1, il adopte un langage guerrier et se montre soucieux d'afficher l'autorité qu'un chef se doit d'imposer. Il se dit "en situation de combat", "en première ligne" même, et affirme vouloir "fixer le cap et donner le rythme", mener "une présidence d'action et de mouvement". Surtout, il "accélère".
2Novembre : le président "normal" se dit "responsable"
Le 13 novembre, François Hollande tient sous les ors de l'Elysée sa première conférence de presse présidentielle. Un grand oral très attendu face à 400 journalistes. Pédagogue, il détaille les grands axes de sa politique pour mieux les assumer. "Pas de pause, pas de renoncement", affirme-t-il. "J’ai fait mes choix et je m’y tiens sans avoir besoin de prendre je ne sais quel tournant, je ne sais quel virage, car les choix sont conformes à mes engagements, à mes principes et aux intérêts de la France".
Fidèle à son image, il s'autorise tout de même quelques pointes d'humour. Le "président normal" devient ainsi "président responsable", souligne Le Figaro. "Un mélange de Georges Pompidou pour la bonhomie et François Mitterrand pour le côté force tranquille", note le JDD qui estime, comme nombre d'éditorialistes, que l'opération de présidentialisation est réussie.
3Janvier : Le chef des armées déterminé
Le style présidentiel s'affirme pleinement le 11 janvier, lorsque François Hollande annonce que la France a lancé une opération militaire au Mali contre les islamistes qui contrôlent le nord du pays et menacent la capitale, Bamako. Sa réputation de pusillanimité vole en éclats. Sa décision efface ce portrait, que l'opposition se plaisait à brosser pour lui opposer un Nicolas Sarkozy dépeint en homme d'action qui avait pris tous les risques en Libye.
François Hollande déclare que cette intervention, qu'il a "décidée" et qu'il "revendique", est "nécessaire" et "légitime". Le ton est grave, les déclarations sont solennelles. Comme ses prédécesseurs, il connaît l'épreuve du feu. De quoi forger un chef d'Etat, souligne Slate. "L'homme du consensus mou" est désormais "droit dans ses bottes", note Le Point qui emprunte à Alain Juppé sa célèbre formule.
Hasard du calendrier, le jour même du début de l'opération Serval, la méthode douce de François Hollande, qui veut qu'on laisse les corps intermédiaires tant décriés par Nicolas Sarkozy prendre le temps de trouver un compromis au lieu de passer en force, donne ses premiers résultats en matière sociale, avec le compromis trouvé pour réformer le marché du travail. Autorité, fermeté, assurance : une mue présidentielle semble s'achever. Et François Hollande a conscience de chercher le juste équilibre entre l'homme et la fonction.
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