: Vidéo Et si la loi française était trop sévère en matière de liberté d'expression ?
La loi française est-elle trop sévère en matière de liberté d’expression ? C’est ce que pense Anastasia Colosimo, professeure à Sciences Po.
Restreindre la liberté d’expression est-il un danger ? C’est l’opinion d’Anastasia Colosimo, professeure à Sciences Po Paris, pour qui le musèlement de cette liberté fondamentale peut représenter un vrai danger. "N’importe qui dans une société devrait pouvoir avoir le droit de dire et de penser ce qu’il veut", explique-t-elle.
Pour Anastasia Colosimo, si les insultes ne sont pas acceptables, il est important de ne pas les bannir complètement. Il serait même inquiétant de ne plus les entendre car on ne sait pas ce qu’il se passe derrière les portes fermées.
"Les opinions ne disparaissent pas si on interdit les discours", poursuit-t-elle. La professeure estime d'ailleurs que ces opinions "fleurissent dans une sorte de ressentiment qui devient nocif".
Justice contre éducation
Afin d’améliorer la situation actuelle, faut-il donc privilégier les sanctions judiciaires ou l’éducation ?
S’il s’agit d’une question d’éducation, il faudrait plus de dispositifs dédiés à la question mais aussi, que l’État s’engage davantage. Ainsi les enfants seraient éduqués à la politesse mais aussi à la tolérance. Pour Anastasia Colosimo, il s’agirait ainsi d’un "engagement très, très fort de l’État".
En revanche, en cas de judiciarisation, la professeure estime que cela pourrait transformer la parole en "endroit de tensions". De ce fait, l’injonction de ne plus rien dire pourrait donner lieu à des "tensions intercommunautaires et entre les personnes".
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