Vers un compromis sur "l’affaire" Jean Sarkozy ?
Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, déclare en effet "imaginer" que les neuf représentants de l’Etat au conseil d’administration de l’Etablissement public d’aménagement de La Défense (Epad) ne prennent pas part au vote, lors de l’élection du président dans six semaines.
Ne participeraient alors au scrutin que quatre élus de droite, quatre de gauche et un représentant de la Chambre de commerce. Avec pour conséquence directe, une élection beaucoup plus incertaine du fils de Nicolas Sarkozy à la tête de l’Epad. Quoique... Car le représentant de la CCI de Paris, Claude Leroi, a longtemps fait partie de la majorité municipale de... Neuilly-sur-Seine, à l'époque où le maire était un certain Nicolas Sarkozy. En évoquant Jean Sarkozy, Claude Leroi parle d'ailleurs d'un "garçon de qualité, sympathique (...) Si le nouveau président du conseil d'administration est un garçon brillant qui a des idées et des relations, cela n'en sera que mieux", conclut l'électeur-clé dans ce scrutin sans grande surprise.
Il ne s’agit de toute façon pour l’instant que d’une idée, suggérée à la droite par le député socialiste Gaëtan Gorce. Il revient "aux ministres compétents d’en donner l’instruction", souligne Luc Chatel.
Népotisme
Le prochain conseil d’administration de l’organisme qui gère le plus gros quartier d’affaires d’Europe se tient le 4 décembre. Il doit notamment organiser la succession de Patrick Devedjian, nommé ministre chargé du Plan de relance mais surtout atteint par la limite d’âge (65 ans).
_ Or, la désignation annoncée à ce poste de Jean Sarkozy a suscité un tollé dans l’opinion et la classe politique. L’opposition accusant le chef de l’Etat de népotisme, et brocardant le manque de qualification de son fils pour ce poste : à 23 ans, Jean Sarkozy est étudiant en deuxième année de droit, et conseiller général des Hauts-de-Seine depuis deux ans.
Nicolas Sarkozy et ses ministres ont eu beau voler toute la semaine au secours de "Prince Jean", comme l’ont surnommé certains, les informations ont abondamment circulé sur les manœuvres que l’Elysée aurait orchestrées depuis plusieurs mois pour propulser le jeune homme de 23 ans à la tête de La Défense (lire nos articles ci-dessous).
Dans ce contexte, si les représentants de l’Etat au sein de l’établissement public ne prenaient pas part au vote, cela "libérerait Jean Sarkozy et le président de la République des critiques et des observations qui leur ont été faites", reconnaît le député PS Gaëtan Gorce.
Gilles Halais, avec agences
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